Les soldats gouvernementaux sud-soudanais ont tué plus de 60 hommes et enfants en les laissant suffoquer au soleil et enfermés dans un conteneur de marchandises.
Cette hécatombe survenue en octobre 2015 en Soudan du Sud ressemble à un crime de guerre, dénonce Amnesty International ce vendredi.
Une température de 40° en journée
L’organisation de défense des droits de l’Homme a réclamé une poursuite en justice pour tous les soldats concernés dans ce massacre. La séance de tuerie s’est déroulée dans l’enceinte d’une église catholique à Leer, dans l’État septentrional d’Unité où les températures atteignent fréquemment les 40° en journée. Ce crime ayant tué 60 personnes en octobre 2015 avait été évoqué pour la première fois en février par la Commission de surveillance et d’évaluation (JMEC) de l’accord conclu pour mettre fin à la guerre civile déclenchée en décembre 2013.
Les victimes poussées de force à l’intérieur du conteneur
Le rapport de l’Amnesty International sorti ce vendredi s’appuie sur les témoignages de 23 personnes. Ces dernières ont assisté à la scène où les victimes ont été poussées de force à l’intérieur du conteneur, les mains attachées. "Les témoins ont décrit avoir entendu les détenus pleurer et crier de désarroi, et frapper les murs du conteneur de marchandises qui, disent-ils, n’avaient pas de fenêtre ni d’autre forme de ventilation", déplore Amnesty cité par 20 Minutes. Dans ce pays d’Afrique orientale, des conteneurs métalliques servent généralement de cellules de fortune.
Un garçon de huit ans aurait survécu
Dans son rapport initial, la JMEC avait déclaré que les personnes retrouvées vivantes dans le conteneur étaient ensuite abattues, et seul un petit garçon de huit ans a pu survivre. Mais le gouvernement du Soudan du Sud avait contesté l’ensemble de ces accusations. De leur côté, les témoins ont insisté sur la scène tragique qu’ils ont aperçue. Le conteneur était bondé de personnes tombées les uns sur les autres, et sur le sol. Les corps étaient ensuite lancés sur un terrain vague, où des enquêteurs d’Amnesty ont découvert "les restes de plusieurs squelettes disloqués encore dispersés sur le sol".
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