Après des semaines de contestation populaire, le général de l’armée Godefroid Niyombaré a annoncé sur une radio privée la destitution du président Nkurunziza.
Alors que la candidature du président président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat lors de l’élection du mois prochain est à l’origine d’une crise politique sanglante au Burundi, Godefroid Niyombaré, un haut gradé de l’armée burundaise a annoncé mercredi sur une radio privée qu’il destituait le président Pierre Nkurunziza. Dans la foulée, des soldats se sont érigés autour du bâtiment de la radiotélévision publique à Bujumbura, la capitale. Le chef d’Etat est actuellement en Tanzanie dans le cadre d’un sommet des dirigeants est-africains pour débattre de la crise en cours, mais son service de presse a réfuté ces déclarations, évoquant "une farce" et précisant que Nkurunziza restait toujours président.
Dans sa déclaration, le général Godefroid Niyombaré a indiqué : "en ce qui concerne l’arrogance et le défi lancé par le président Nkurunziza à la communauté internationale qui lui a conseillé de respecter la constitution et l’accord de paix d’Arusha, le comité pour l’établissement de la concorde nationale décide : le président Nkurunziza est limogé, son gouvernement aussi". L’officier a ajouté qu’il s’exprimait au nom de plusieurs officiers de l’armée et de la police nationale.
La décision du président burundais de briguer un troisième mandat a engendré la colère de l’opposition. En effet, celle-ci l’accuse de trahison de la Constitution et des accords de paix d’Arusha qui ont mis fin en 2005 à la guerre civile entre Hutus et Tutsis du Burundi. La Cour constitutionnelle a néanmoins validé sa candidature. Notons que plus de 20 personnes ont perdu la vie dans des affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre, et ce, depuis le début des manifestations, le 26 avril dernier.