Des soldats français auraient violé des enfants en Centrafrique, selon un rapport d’un cadre de l’Organisation des nations unies. Le ministère de la Défense français a ouvert une enquête interne.
Un rapport interne de l’Organisation des nations unies (ONU) sur des abus sexuels supposés commis par des soldats français sur des enfants sur des enfants en République centrafricaine (RCA) a été transmis aux autorités françaises, rapporte mercredi 29 avril le Guardian. Le rapport en question est une série de témoignages d’enfants expliquant les sévices dont ils ont été victimes.
Le document accuse ainsi plusieurs militaires, dont notamment des soldats français, d’avoir commis des viols sur des enfants en Centrafrique "en échange d’argent ou de nourriture". Ces viols se seraient déroulés en décembre 2013 et juin 2014 dans la capitale centrafricaine, Bangui. A cette époque, la ville était la proie d’intenses combats entre les miliciens chrétiens anti-Balaka et musulmans de la Sélaka. Les soldats concernés feraient partie de l’opération "Sangaris".
Parmi les témoignages, on retrouve celui d’un enfant de neuf ans. Ce dernier a raconté avoir été abusé sexuellement avec un ami par deux soldats français alors qu’ils se trouvaient à un checkpoint, où ils cherchaient quelque chose à manger. Certaines des victimes ont même pu donner des descriptions précises de certains violeurs. Selon un haut responsable de l’ONU, joint par Le Monde, 16 soldats, tous français, sont concernés par cette affaire.
Bien que l’ONU ait confirmé mercredi une enquête sur des "accusations graves d’exploitation sexuelle et d’abus commis sur des enfants par des militaires français" en RCA, l’organisation a pris des mesures sur le cadre qui a transmis le rapport aux autorités françaises. Le porte-parole adjoint de l’ONU Farhan Haq a indiqué que "Anders Kompass, directeur des opérations de terrain au Haut-Commissariat de l’ONU pour les droits humains, à Genève a été suspendu. Il est accusé d’avoir fait fuiter ce document confidentiel et d’avoir court-circuité sa hiérarchie".
Face à ces accusations, le ministère français de la Défense a réagi dans un communiqué : "le ministre de la Défense a pris et prendra toutes les mesures nécessaires pour permettre la manifestation de la vérité. Si les faits étaient avérés, il veillera à ce que les sanctions les plus fermes soient prononcées à l’égard des responsables de ce qui serait une atteinte intolérable aux valeurs du soldat".