Le tribunal de Pretoria examinera la demande du parquet qui veut faire appel à la condamnation de Pistorius à cinq ans de prison. En cas de refus, prochaine étape devant la Cour suprême d’appel de Bloemfontein.
C’est à la juge Thokozile Masipa de décider si elle accorde la remise en question en appel de son propre jugement, selon la procédure sud-africaine, rappelle Libération aujourd’hui. La magistrate a condamné Oscar Pistorius à cinq ans de prison pour homicide involontaire, à l’issue d’un procès retentissant qui a remué l’Afrique du Sud et captivé l’attention des médias du monde entier.
Les deux parties devront présenter leurs arguments à la juge, vu que la défense s’était opposée à la demande du parquet. En cas de refus, le ministère public pourra encore s’adresser à la Cour suprême d’appel de Bloemfontein pour qu’elle se saisisse de l’affaire.
« Il existe des perspectives raisonnables de succès de l’appel, sur des questions de droit », a écrit aujourd’hui le parquet dans un communiqué, rappelant qu’il conteste à la fois la condamnation pour homicide involontaire et la sentence de cinq ans de prison. La semaine dernière, il avait demandé que l’affaire soit réexaminée par la Cour suprême d’appel, estimant la condamnation trop clémente, et même « choquante par sa légèreté ».
Pistorius a plaidé non coupable d’homicide, alors que le procureur Gerrie Nel était persuadé du contraire. Toute la question est de savoir si le champion paralympique avait conscience qu’il pouvait donner la mort au moment de tirer. Si la réponse est « oui », alors la juge aurait dû rendre un verdict de meurtre, estime le parquet.
La juge a d’ailleurs admis, selon le ministère public, que Pistorius « savait que les toilettes étaient un espace réduit et qu’il n’y avait aucun moyen de s’échapper pour la personne derrière la porte », ce qui sous-entend une auto-contradiction.