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Un Français soupçonné d’être à la tête d’une filière terroriste basée en Belgique a avoué avoir tué "au moins trente personnes" lors de combats dans ce pays. Mais il nie être le chef du groupe.
Rachid Benomari, un Français de 41 ans, a avoué aux enquêteurs avoir tué "au moins trente personnes" lors de combats en Somalie, selon le président du tribunal correctionnel de Bruxelles cité aujourd’hui par Le Figaro. L’homme a été condamné au mois de mai à 20 ans de prison pour avoir dirigé une filière de recrutement de djihadistes pour la Somalie et la Syrie, et être lui-même parti combattre aux côtés des islamistes shebab somaliens.
Mais à l’ouverture de son procès, le 10 mars, Benomari était toujours détenu au Kenya, où il avait été condamné en juillet 2013 pour entrée illégale dans le pays. Son extradition a finalement pu se faire le 22 mai, mais il n’avait pas pris part à son procès. Il a demandé à être rejugé, comme le belge Mustapha Bouyahbaren et l’algérien Mohamed Saïd, qui avait suivi le même parcours que lui, et ont été également extradés du Kenya où ils ont écopé de 5 ans de prison.
Le compte-rendu des derniers interrogatoires de Rachid Benomari, lu lors de l’ouverture du nouveau procès aujourd’hui, a permis de savoir que le français a avoué "avoir tué au moins 30 personnes en Somalie" lors d’un "guet-apens" mené aux côtés des shebab. Benomari est également accusé d’avoir entrainé plusieurs belges musulmans dans le djihad en Somalie ou en Syrie en 2011 et 2012. Il reconnaît avoir pris part à des combats meurtriers, mais réfute l’accusation d’avoir dirigé un groupe terroriste. « Je suis un combattant pour défendre l’Islam, c’est tout. Je ne fais partie d’aucune organisation », a-t-il déclaré.
Ses avocats misent sur l’incompétence du tribunal correctionnel, où ne siègent que des juges professionnels, en faveur de laquelle ils comptent plaider. Ils estiment que leur client devrait être jugé par le jury populaire d’une cour d’assises, compétent pour les crimes de sang.