SIPA
Motloheloa Phooko, le ministre de la Fonction publique du Lesotho, a affirmé aujourd’hui être "le premier ministre en exercice", après la fuite du chef du gouvernement samedi à la suite d’un coup d’Etat opéré par l’armée.
Membre du parti LCD, Motloheloa Phooko est opposé au premier ministre Thomas Thabane qui s’est réfugié en Afrique du Sud, rapporte Le Figaro aujourd’hui. Il affirme que le protocole lui octroie cette fonction en l’absence du premier ministre et du vice-premier ministre, tous deux à Pretoria ce lundi.
Le royaume de Letsie III est familier des coups de force. Indépendant du Royaume-Uni en 1966, le pouvoir y est partagé entre la maison royale, l’armée et la classe des oligarques civils. La démocratie ne parvient pas à s’imposer, et le peuple ne peut que subir les pouvoirs qui se succèdent.
En février 1970, le roi Moshoeshoe II, qui avait un titre honorifique doit partir en exil, mais revient à la fin de l’année. En 1986, un coup d’État militaire rend ses pouvoirs absolus au roi. En 1990, il est de nouveau exilé, et c’est son fils Letsie III qui est appelé à lui succéder. Mais en janvier 1995, Moshoeshoe II redevient roi et le reste jusqu’à sa mort le 15 janvier 1996.
Le gouvernement constitutionnel est restauré en 1993, après une période de 23 ans pendant laquelle les militaires ont dirigé le pays. L’Assemblée nationale élue en 2007 était composée en majorité de députés LCD, et après les élections de 2012, la nouvelle victoire de Pakalitha Mosisili, contestée par l’opposition, a dégradé la situation. Thomas Thabane était premier ministre et ministre de la Défense depuis 2012.