Trois imminents spécialistes du virus Ebola ont appelé hier à permettre la délivrance d’un traitement expérimental aux populations d’Afrique de l’Ouest touchées par l’épidémie. Washington se montre prudent.
Les trois spécialistes font partie des experts les plus reconnus en matière de virus Ebola, d’après Le Figaro. Ayant noté que les travailleurs de santé américains qui ont été évacués du Liberia ont reçu un traitement expérimental avant d’être transportés aux États-Unis, ils ont plaidé pour qu’il soit donné la même chance aux africains touchés par l’épidémie. Parmi ces spécialistes, le Dr Peter Piot qui a découvert le virus en 1976.
Deux autres experts, David Heymann et Jeremy Farrar, se trouvent aux côtés du Dr Piot et ont affirmé qu’il existait plusieurs antiviraux, anticorps monoclonaux et vaccins en cours d’étude qui pouvaient être utilisés contre le virus Ebola. Ils ont affirmé dans un communiqué que "Les gouvernements africains devraient être autorisés à prendre des décisions informées concernant l’usage ou non de ces produits - par exemple pour protéger et traiter les travailleurs de santé qui courent des risques d’infection particulièrement élevés".
L’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui est le seul organe avec l’autorité internationale nécessaire pour permettre l’utilisation de traitements expérimentaux, "doit endosser ce rôle", selon eux. "Ces terribles circonstances appellent à une réponse internationale plus énergique", poursuivent-ils.
Les autorités américaines se montrent de leur coté prudentes quant à l’efficacité d’un sérum expérimental administré aux deux Américains infectés par Ebola et parfois décrit comme miraculeux, notamment parce qu’il est difficile à produire en grande quantité.
"Le sérum avait une certaine efficacité mais seulement chez deux patients", explique le Dr Anthony Fauci, directeur de l’Institut américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID). "Nous ne pouvons pas dire à ce stade que ce traitement est prometteur", prévient-il.