Des informations du vol AH 5017 ont été extraites de la boîte noire par le Bureau d’enquêtes et d’analyse qui est chargé de l’enquête technique. Pour l’instant, le BEA ne communique aucun détail.
Seule la récupération des conversations dans le cockpit de l’avion contenues dans la seconde boîte était toujours en cours lundi soir, indiquent les enquêteurs français interrogés par le site 20minutes.fr. Les paramètres comme la vitesse, la trajectoire ou l’altitude ont été déjà extraits, selon le BEA : « Nos enquêteurs ont pu rapidement extraire les données de l’enregistreur de paramètres. L’enregistreur phonique a été endommagé par les conditions d’impact. Le travail sur cet enregistreur se poursuit pour en extraire les données ».
La lecture de l’enregistreur de vol « phonique » est aussi importante que la boîte des paramètres de vol car les enquêteurs doivent comparer les données pour comprendre notamment l’interaction entre les comportements des pilotes et leur répercussion sur l’avion. Le BEA a déjà rencontré des difficultés à lire des boîtes noires qui étaient endommagées, comme en 2009 lors de l’accident de la Yemenia aux Comores. Il avait alors fallu deux semaines aux enquêteurs pour récupérer les données.
Le DFDR enregistre seconde par seconde tous les paramètres sur une durée de 25 heures de vol. L’enregistreur de vol « phonique » comprend les conversations, mais aussi tous les sons et annonces entendus dans la cabine de pilotage. Une analyse acoustique approfondie permet même de connaître le régime des moteurs.
« Un travail de décodage et d’analyse détaillée de ces données va à présent s’engager avec les membres de la Commission d’enquête malienne », indique le BEA qui ne fournit aucun détail sur les paramètres de vol récoltés. Il rappelle par ailleurs que seul le Président de la Commission d’enquête du Mali « est habilité à communiquer sur le résultat des travaux en cours et sur les prochaines étapes de l’enquête ».
Le BEA est l’un des seuls organismes au monde disposant d’outils et d’experts capables de décrypter les enregistreurs de vol des avions, plus connus sous le nom de « boîtes noires ». Grâce à ces informations, près de 90% des accidents peuvent être expliqués.
L’avion d’Air Algérie, qui devait relier Ouagadougou (Burkina Faso) - Alger (Algérie) et qui s’est écrasé jeudi au nord du Mali, transportait 112 passagers, dont 54 Français, et six membres d’équipage. Parmi les passagers se trouvaient des humanitaires œuvrant au Burkina Faso, des expatriés ou encore des touristes.