Les codéines sont très prisées par les Français grâce à leur action antidouleur. Certains adolescents ont en même fait un usage stupéfiant. Pourtant, ces médicaments représentent un danger potentiel pour la société.
Les antidouleurs opioïdes sont responsables de près de 400 décès par an en France. En 2017, la codéine a tué 19 personnes, révèle un recueil de données auprès d’experts volontaires. Si la consommation de médicaments de la famille des opioïdes a bondi en une décennie, elle a connu une baisse apparente depuis mi-juillet 2017. Cette date représente la mise sur prescription médicale de l’ensemble de 41 médicaments, indépendamment de leur dosage. En France, "l’accès contrôlé à ces médicaments a permis d’éviter une crise de même ampleur", s’est réjouie en février l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) sur le récit du Parisien.
Avec l’obligation de prescription, certains consommateurs ont cherché d’autres moyens de se procurer ces médicaments, notamment en usant de fausses ordonnances. Une manœuvre qui est surtout utilisée par les adolescents, ont déploré les pharmaciens. L’ANSM a également relevé une hausse des cas de trouble d’usage, d’intoxication et de décès. Certains adolescents n’ont pas hésité à en faire un usage stupéfiant. Une situation qui a été dénoncée par Christelle Cebo, la maman de Pauline, 16 ans, décédée en 2017 à la suite d’une overdose d’opiacés. "Tous les praticiens ne sont pas encore assez conscients des risques de dépendance", a noté l’addictologue Michel Reynaud.
Pour lutter contre la surdose d’opiacés, de nombreux professionnels de la santé recommandent le Naloxone. Un antidote qui pourrait sauver 80% des victimes d’une surdose, martèle le professeur Michel Reynaud. En quelques secondes, ce remède encore trop peu accessible bloque l’action de la morphine et empêche ainsi une dépression respiratoire, qui peut entraîner la mort. L’addictologue estime qu’il doit être disponible en pharmacie ou pouvoir être prescrit par les médecins. L’expert dénonce "trop de blocages administratifs liés à un excès de prudence des autorités". Il suggère ainsi que la police et les services d’urgence puissent en avoir et être formés sur son usage. Avec la forte consommation des Français en matière d’antidouleurs codéinés, "il faut bien voir que le risque de surdose concerne aujourd’hui tout un chacun", a-t-il conclu.
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