Des chercheurs de l’Institut Pasteur ont réussi à détruire des cellules infectées par le VIH. Il s’agit d’une grande avancée scientifique.
Une équipe de l’Institut Pasteur est parvenue à identifier une vulnérabilité dans les cellules dites "réservoirs" du virus du sida. Dans une étude publiée jeudi 20 décembre dans la revue Cell Metabolism, les chercheurs précisent que leurs travaux ne représentent pas à ce jour une perspective de traitement, mais un espoir vers une guérison des malades du sida. "Ces travaux représentent un pas important vers la considération d’une rémission possible grâce à l’élimination des cellules réservoirs", détaille un communiqué de l’Institut Pasteur.
Aujourd’hui, le traitement du sida se fait grâce aux antirétroviraux, découverts dans les années 1990 et utilisés pour bloquer l’infection, mais ils n’éliminent pas le VIH de l’organisme. Les malades doivent prendre leur traitement à vie car ces médicaments ne permettent pas de détruire les réservoirs du virus, logés dans les cellules immunitaires, les lymphocytes T CD4. "Les antirétroviraux vont bloquer le virus, ils vont agir contre le virus et sa multiplication mais ils ne peuvent pas éliminer les cellules infectées. Là, avec notre travail, il s’agit de caractériser les cellules infectées pour pouvoir cibler les cellules et les éliminer de l’organisme infecté par le VIH", explique le chef de file de l’étude, Asier Saez-Cirion.
La prochaine étape pour l’équipe va consister à "identifier les molécules qui nous donnent un effet optimal, après il faut passer à des essais pré-cliniques dans des modèles et en utilisant l’expérience en cours sur les essais cliniques dans le traitement de certains cancers pour choisir des molécules qui soient tolérables par le patient et efficaces", selon le chercheur. Mais "il faudra sans doute quelques années avant qu’on puisse commencer à vraiment tester ces approches dans un vrai essai clinique de phase 3 qui pourrait nous donner un résultat sur l’efficacité", précise Asier Saez-Cirion.