Une étude effectuée par des médecins de Strasbourg permettrait de prévenir et de traiter le risque de mort subite chez les nourrissons grâce à un dépistage sanguin.
Chaque année, des centaines de bébés sont exposés au risque de mort subite en France. Selon le cardiopédiatre, Angelo Livolsi, 300 à 400 décès ont été recensés. Il devient, ainsi, une source d’angoisses chez les jeunes parents et les professionnels de l’enfance, comme l’indique Ouest France.
Pour faire face à ce syndrome, une équipe de médecins du centre hospitalier de Strasbourg a fait une étude concernant l’hyperactivité vagale. Mi-juillet, les résultats qui ont été publiés par le Public Library of Science, ont montré une possibilité de le détecter grâce à un test sanguin. Les médecins ont mis en lumière les liens entre "l’hyperactivité vagale et les malaises répétés".
Le Docteur Charlie De Melo, réanimateur-pédiatre, a expliqué que "c’est la première étude qui apporte une preuve biologique qu’il y a chez certains adultes ou enfants, une hyperactivité vagale et qu’on pourra leur proposer des traitements".
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Les médecins ont d’abord mené des recherches sur des lapins. Puis, l’étude s’est basée sur des prélèvements effectués sur des adultes et des enfants sujets aux syncopes, comparés avec ceux de sujets en bonne santé. Les résultats ont montré qu’il y a un lien entre la surexpression de récepteurs muscariniques, une enzyme censée réguler ces récepteurs, et les syncopes. "Il y a des récepteurs localisés au niveau cardiaque et parfois, le mécanisme qui contrebalance le système de stress (l’accélération de la fréquence cardiaque, l’augmentation de la tension) est excessif", a clarifié le Docteur De Melo. Il a, par la suite, précisé que le cœur ralentit trop et le cerveau est moins perfusé.
Chez un adulte, le syndrome se présente par une perte de connaissance pendant quelques secondes. Il sera en sueur, mais récupérera spontanément. En revanche, chez certains nouveau-nés qui ont des surexpressions muscariniques pathologiques, cela peut aller jusqu’à l’arrêt cardiaque complet, a ajouté le médecin.
"Jusqu’à présent, on était un peu perdu devant ces malaises car on était seulement sur des signes cliniques", a poursuivi le Docteur Livolsi. Ce dernier a aussi précisé qu’en faisant une prise de sang, on peut mesurer l’importance de la surexpression et comment l’enzyme agit.
Grâce à cette prise de sang, des taux anormaux de récepteurs et de l’enzyme peuvent être identifiés. Et le patient peut être traité avec "un anti-muscarinique de synthèse" qui est déjà prescrit à Strasbourg par le cardiopédiatre. Au terme de cette étude, l’équipe de médecins espère proposer le test sanguin "à large échelle, en même temps que les autres dépistages néonataux", effectués à l’âge de 3 jours.
"L’idée serait de détecter ces patients avant qu’ils fassent des malaises graves et de les traiter pendant leur première année de vie, c’est-à-dire la période de risque maximale", a conclu le Docteur De Melo.
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