Peu de personnes le savent, mais même de faibles quantités d’alcool augmentent le risque de développer un cancer du sein, comme l’explique Nicolas Prisse, président de la MILDECA (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives).
Le mois d’octobre est chaque année dédié à la sensibilisation au cancer du sein à travers l’opération "Octobre Rose." Cette maladie, plus fréquente chez les femmes, touche près d’une sur huit au cours de leur vie. En 2023, plus de 61 000 nouveaux cas ont été recensés en France. Pourtant, malgré son ampleur, la prise de conscience des facteurs de risque, notamment liés à la consommation d’alcool, reste limitée. Chaque année, environ 8 000 cas de cancer du sein en France sont attribués à la consommation d’alcool, selon l’Institut National du Cancer (INCa). L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a d’ailleurs rappelé que l’alcool est un facteur de risque pour au moins six types de cancer, dont celui du sein.
Deux hypothèses sont principalement évoquées par les spécialistes. Tout d’abord, la dégradation de l’alcool dans l’organisme libère un composé chimique toxique qui peut endommager l’ADN des cellules mammaires. Ensuite, l’alcool perturbe les niveaux hormonaux, notamment en augmentant le taux d’œstrogène, une hormone souvent liée à la prolifération des cellules cancéreuses dans le sein. D’autres hypothèses avancées par des associations comme Ruban Rose suggèrent que l’alcool pourrait également réduire l’absorption de certains nutriments essentiels, tels que l’acide folique (vitamine B9) et les vitamines A et C, qui jouent un rôle protecteur contre les dommages cellulaires.
Source : Femina.fr