Les résultats de cette étude clinique ont été salués comme une étape importante dans la lutte contre les maladies sexuellement transmissibles (MST) d’origine bactérienne auprès de personnes à haut risque.
Une étude clinique révélée mercredi a mis en avant l’importance de la prise d’antibiotique après un rapport sexuel non protégé. Les résultats des recherches ont été présentés lors de la Conférence internationale sur le sida à Montréal, au Canada. L’étude a été menée auprès d’environ 500 personnes, principalement des hommes ayant des relations homosexuelles, à San Francisco et Seattle. Ils ont pris le traitement trois jours après l’exposition et aussi longtemps que nécessaire en fonction de la fréquence des rapports sexuels. Il a été alors annoncé que la prise d’un antibiotique après un rapport sexuel non protégé a permis de réduire fortement le risque de contracter trois maladies sexuellement transmissibles (MST) d’origine bactérienne auprès de personnes à haut risque, rapporte BFMTV.
Dans les détails, les homosexuels ayant pris de la doxycycline ont réduit de plus de 60% les taux d’infection de type gonorrhée et chlamydia. L’efficacité de l’antibiotique contre la syphilis a été également prouvée. Le médicament a vraiment fait ses preuves que les chercheurs ont arrêté les essais cliniques plus tôt que prévu. Cette conclusion a été saluée comme une étape importante dans la lutte contre les IST. "Cela pourrait amener à changer les directives" cliniques, a estimé Steven Deeks, spécialiste du sida à l’université de Californie-San Francisco (UCSF) qui n’a pas participé à l’étude.
Un précédent essai clinique mené par des chercheurs français avait démontré que la doxycycline agissait comme prophylaxie post-exposition (PEP) contre la syphilis et la chlamydia. En revanche, elle n’est pas efficace contre la gonorrhée. "Nous avons désormais deux études qui appuient l’usage de doxycycline comme PEP auprès des hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes", a salué mercredi l’autrice principale Annie Luetkemeyer, de l’université UCSF, lors d’une conférence de presse. "Je crois vraiment que nous devons réfléchir très sérieusement au fait de déployer (ce traitement) et à la façon de l’intégrer aux directives", afin de conseiller son utilisation, a-t-elle ajouté. D’autres études seront menées afin d’évaluer l’impact potentiel sur la résistance de ces MST ou d’autres bactéries aux antibiotiques.
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