Cette routine, qui permet se réveiller avec une peau éclatante et des cheveux parfaits, repose sur l’utilisation de nombreux produits et accessoires avant d’aller dormir. Mais cette pratique, bien que séduisante pour certains, soulève des interrogations chez les professionnels de santé.
Le ’Morning Shred’ consiste à multiplier les soins avant de se coucher : sérums, crèmes, masques en tissu, et même des accessoires comme des bigoudis et des mentonnières sont utilisés. Le principe ? Se coucher avec un visage parfois recouvert de patchs et d’accessoires divers pour, au réveil, dévoiler une peau radieuse et des cheveux impeccables. Des vidéos virales dévoilent ainsi des influenceuses qui se débarrassent, étape par étape, de leur routine nocturne, avant de révéler leur transformation au petit matin. Pour beaucoup, l’idée est simple : "plus moche tu t’endors, plus jolie tu te réveilles." Cependant, derrière ce slogan accrocheur se cache une approche controversée que certains experts estiment inutile, voire potentiellement néfaste.
Si cette routine peut sembler efficace au premier coup d’œil, les dermatologues sont plus réservés. Par exemple, l’utilisation de mentonnières – censées affiner la mâchoire – est jugée peu convaincante sur le plan scientifique. Selon une assistante médicale interrogée par The Cut, ces accessoires ne procurent qu’un effet temporaire de réduction des gonflements, sans impact durable sur la forme du visage ou la graisse.
De plus, l’application excessive de produits peut entraîner des effets indésirables. Le dermatologue Jérémy Lupu explique que la peau a besoin de respirer pendant la nuit et que surcharger son épiderme de soins peut provoquer inflammations et acné cosmétique. Il recommande plutôt une routine minimaliste, composée d’un nettoyant doux et d’un produit qui favorise le renouvellement cellulaire, comme un soin au rétinol.
Au-delà de l’aspect cosmétique, la tendance ’Morning Shred’ suscite aussi des réflexions sur la pression sociale qui entoure l’apparence féminine. Dans un article de Vogue, cette pratique est décrite comme une réponse à l’injonction d’être constamment séduisante, même durant le sommeil. Charlotte Barnett, journaliste pour The Cut, ironise sur ce phénomène : "Si vous n’allez pas dormir avec une mentonnière rose qui vous fait ressembler à la Barbie Hannibal Lecter, vous vous relâchez."
Source : 20minutes.fr