Même si elle est fréquente, les femmes ont du mal à en parler. En France, 15 à 20% des grossesses n’arrivent pas à terme. La fausse couche est une expérience douloureuse mais elle ne doit pas être une source d’inquiétude pour l’avenir.
La fausse couche arrive très souvent dans les premiers mois de la grossesse. L’œuf fécondé va s’installer dans l’utérus et il arrive que ce processus ne se fasse pas correctement. Le premier signe de tout risque de fausse couche est le saignement. Le fœtus est expulsé par voie naturelle d’où la présence de pertes sanguines. La majorité des saignements sont cependant bénins, et seuls des examens complémentaires effectués par un médecin permettent d’établir un diagnostic.
Quand on se rapproche des trois mois de grossesse, l’apparition de douleurs peut aussi être un signe de fausse couche. On ressent alors des crampes, ou des spasmes proches des douleurs des règles. Plus rarement, des vomissements et des diarrhées peuvent accompagner ces crampes. Généralement, ces symptômes augmentent avec la progression de la fausse couche.
Après trois mois, la fausse couche est dite tardive. Elle se manifeste le plus souvent par des symptômes comparables au début d’un accouchement. Un écoulement brusque de liquide (perte des eaux) peut survenir, un saignement abondant avec des caillots peut aussi être signe de fausse couche. En outre, un état fiévreux et des étourdissements peuvent se déclarer. La fausse couche va alors s’accompagner de contractions douloureuses comme dans le cas d’un accouchement.
Si l’un de ces symptômes se présente, ou en cas de doute, il faut immédiatement consulter son médecin ou se rendre au service des urgences. Si des tissus ou des caillots se sont écoulés de votre vagin, il est préférable de les apporter pour aider au diagnostic. Sur place, le médecin procédera à tous les examens nécessaires pour déterminer si une fausse couche est en cours, ou s’il s’agit d’une fausse alerte. Il pourra vérifier si le col de l’utérus est ouvert ou non. Une échographie permettra de contrôler la présence de l’embryon et l’état de l’utérus. On peut aussi faire une analyse de sang.
En fonction des résultats, le docteur pourra diagnostiquer si vous faites ou non une fausse couche. Si tout va bien, il vous renverra probablement chez vous. Mais si vous faites une fausse couche, deux possibilités se présentent : soit la fausse couche est terminée, et il n’y a plus rien à faire, soit elle est en cours et l’équipe médicale va tout faire pour la stopper. Il faut savoir qu’on a plus de chances de sauver l’embryon dans le cas d’une fausse couche tardive. Dans tous les cas, il ne faut pas hésiter à demander un avis médical, même en cas de léger doute.
D’un point de vue médical, la fausse couche est un événement assez fréquent qui ne compromet que très rarement le succès des grossesses futures. On parle de fausses couches à répétition à partir de trois, voire deux si elles sont tardives. Le médecin procèdera alors à de nombreux examens pour déceler une quelconque anomalie et trouver un traitement approprié.
Une fausse couche entraîne toujours la nécessité de faire un deuil. A cette douleur, il faut ajouter le sentiment de culpabilité des femmes qui se reprochent de ne pas avoir su mener leur grossesse à terme. Une aide psychologique peut être envisagée, une seule consultation suffit parfois. Quoi qu’il en soit, le rôle de l’entourage est très essentiel.