L’Inserm a récemment publié une étude sur les effets des pesticides sur la santé. Il en résulte que s’y exposer au quotidien favorise l’apparition de certaines pathologies graves chez l’adulte. Le point sur le sujet.
Les pesticides (herbicides, fongicides, raticides et insecticides) sont des composées chimiques utilisées en agriculture pour lutter contre des organismes nuisibles aux cultures. Nous faisons face aux pesticides quotidiennement. Les professionnels de l’industrie agro-alimentaire transforment par exemple les cultures contenant des pesticides en produits alimentaires : céréales, croissants, brioches…
A part les agriculteurs, les jardiniers les emploient également pour entretenir les parcs et les
jardins publics. Les techniciens en charge de l’assainissement des immeubles y ont recours pour dératiser et désinsectiser les habitations. Et à la
maison, beaucoup se servent des pesticides pour désherber les allées et protéger les plantes de leur jardin. Mais aussi pour débarrasser leurs animaux domestiques des tiques et puces.
Ces produits chimiques sont ainsi présents partout. On peut les trouver dans l’air, l’eau, le sol et les denrées alimentaires. En milieu professionnel, l’exposition aux pesticides se fait le plus souvent par la peau, mais aussi par voie respiratoire. Elle peut se faire lors des manutentions, préparations, applications, nettoyages… Dans la vie courante, l’exposition se fait principalement par voie orale par le biais de l’alimentation.
Les pesticides ne sont pourtant pas des produits anodins. En effet, ils peuvent être dangereux pour la santé. C’est la conclusion d’une expertise menée par les équipes de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) qui ont réalisé un bilan des études internationales des 30 dernières années montrant un lien entre l’utilisation professionnelle des pesticides et la survenue de certaines pathologies.
Les pesticides posent un véritable problème de santé publique et pas seulement en milieu professionnel mais aussi pour la population générale. L’épidémiologie montre que l’exposition aux pesticides pendant des périodes longues favorise le développement de certaines maladies tel qu’un cancer, des malformations congénitales, des problèmes d’infertilité, des problèmes neurologiques ou encore un système immunitaire affaibli.
Chez les enfants, les fœtus plus particulièrement, leur développement peut être perturbé par la présence dans l’organisme de résidus toxiques comme les pesticides. Ainsi, de récentes études épidémiologiques montrent que les femmes exposées aux pesticides ont deux fois plus de risques de faire des fausses couches par suite de malformation du fœtus. D’autres publications montrent également des altérations du développement de l’enfant, en particulier une atteinte de la motricité de l’acuité visuelle ou de la mémoire récente, mais aussi un risque accru de survenue de leucémie et des tumeurs cérébrales.
Pour s’en prémunir, il existe toute une palette de dispositifs et de pratiques qui permettent une diminution plus ou moins grande de l’utilisation des pesticides en agriculture, comme l’agriculture biologique. Au quotidien, il est ainsi conseillé de faire attention à l’utilisation de certains produits et d’être le plus écologique possible.