Le rot, cette éructation naturelle que nous considérons comme anodine, joue un rôle essentiel dans notre bien-être quotidien. Mais que se passe-t-il lorsque le simple acte de roter devient impossible ?
Une récente étude se concentre sur le R-CPD (Dysfonctionnement Cricopharyngé Rétrograde), également connu sous le nom de « syndrome du rot inexistant ». Cette enquête révèle que cette pathologie entraîne des impacts qui vont bien au-delà de l’aspect physique.
Mécanisme naturel produit par le corps humain, le rot se caractérise par une expulsion d’air et de gaz de l’estomac vers la bouche. Bien plus qu’une simple libération d’air, il contribue à la réduction des ballonnements, favorise l’équilibre du système digestif, diminue les risques de crampes et surtout, soulage immédiatement les sensations d’étirement ou de plénitude.
Le R-CPD, résultant de l’incapacité du muscle cricopharyngé à se détendre, provoque une incapacité à roter. D’après l’étude publiée dans la revue médicale Neurogastroenterology & Motility et réalisée auprès de 199 patients atteints de la pathologie, 99% se trouvaient dans cette situation. Les répercussions du dysfonctionnement se font sentir au quotidien à travers divers symptômes tels que ballonnements, gargouillis socialement gênants, flatulences excessives, voire difficultés à vomir. Des témoignages révèlent que certains patients doivent même prendre des mesures extrêmes pour soulager leur inconfort, comme le fait de se faire vomir.
Au-delà du défi physique, le R-CPD a des conséquences profondes sur la vie quotidienne et le bien-être mental des patients. Inconfort, anxiété sociale, voire dépression, dépeignent une réalité souvent méconnue. La gêne constante, l’impact négatif sur les relations privées et professionnelles, la perturbation du travail font également partie des éléments à prendre en considération.
Parmi les individus interrogés, seuls 50% ont discuté des symptômes avec des professionnels de la santé, mais les 90% d’entre eux n’ont pas reçu d’aide adéquate, ce qui souligne, d’après les auteurs de l’étude, le manque de sensibilisation et de prise en charge pour les personnes atteintes. « Si vous allez voir votre médecin pour lui demander un traitement parce que vous n’arrivez pas à roter, il y a de grandes chances qu’il vous rit au nez », dénonce le Dr Yakubu Karagama. Ainsi, la maladie reste largement méconnue même au sein du corps médical.
Fort heureusement, un traitement révolutionnaire proposé par le Dr Karagama donne une lueur d’espoir pour les patients. Depuis 2016, il administre des injections de toxine botulique qui ont prouvé leur efficacité en détendant le muscle cricopharyngé. Toutefois, ce traitement reste disponible uniquement dans les cliniques privées, sans prise en charge par la sécurité sociale ou les mutuelles.
Comme il est important de sensibiliser à ce syndrome méconnu, partagez votre expérience, posez des questions ou consultez un professionnel dès que vous constatez des symptômes. La sensibilisation et la prescription d’un traitement adéquat restent les clés pour apporter un soulagement bien mérité !
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