Le « bed rotting » est une nouvelle tendance populaire sur les réseaux sociaux comme TikTok et Instagram. Elle consiste à rester affalé au lit toute la journée et à n’en sortir qu’une fois le corps entièrement reposé. Toutefois, au-delà de son côté réconfortant, cette tendance aurait des conséquences néfastes sur la santé physique et mentale.
De plus en plus d’internautes s’amusent à publier des vidéos et des photos d’eux en train de se prélasser une journée entière, voire plus, dans leurs lits. Ne rien faire, scotché devant un écran, emmitouflé dans la couette, c’est une image qui fait rêver beaucoup de monde et qui peut sembler réconfortante. Et pourtant, le « bed rotting » (« pourrir au lit ») n’est pas sans conséquence. En effet, il pourrait entraîner l’isolement social et des troubles mentaux lorsqu’il est régulier. Chantal Pironi explique au journal Le Parisien que ce passe-temps « peut être un symptôme de la dépression, s’il est associé à d’autres signes comme la perte d’intérêt pour les activités qui sont habituellement agréables ». De son côté, Saverio Tomasella, docteur en psychologie et psychanalyste, indique à Ouest-France qu’« au bout d’un moment, le corps qui n’est pas en mouvement devient léthargique ».
Le « bed rotting » s’oppose également à la recommandation de l’OMS qui incite à la pratique d’une activité physique régulière. Les professionnels de santé s’accordent d’ailleurs à dire que le sport, la marche et les interactions sociales préviennent la dépression, l’anxiété et l’isolement social. Or, en restant au lit, nous passons à côté de tout cela. Aussi, l’inertie récurrente peut être considérée comme le signe d’un profond mal-être. Par ailleurs, Saverio Tomasella et de nombreux autres professionnels de la santé préconisent aussi les exercices physiques en plein air pour prévenir la sédentarité. Un mode de vie qui fait déjà l’objet d’une campagne de sensibilisation par Santé publique France depuis septembre 2022.
Différentes études affirment que le corps a besoin de repos. Cependant, pour bien se ressourcer, un sommeil de qualité et des siestes quotidiennes sont amplement suffisants. Il n’est donc pas nécessaire de rester au lit pendant des heures en pleine journée comme c’est le cas avec le « bed rotting ». Cela n’aura pour effet que de décaler les rythmes circadiens et d’entraîner un dérèglement de notre horloge interne. Même les grasses matinées sont à limiter à une heure et demie, pas plus.
Cette nouvelle tendance, favorisée par une envie de prendre du temps pour soi face au rythme de la vie quotidienne, mais aussi des habitudes héritées des périodes de confinement, semble légitime. Néanmoins, elle reste dangereuse d’un point de vue sanitaire.