Qu’il s’agisse d’une surprise ou d’un projet de vie, un bébé bouleverse toujours le quotidien, d’autant plus si la future maman est à peine sortie de la puberté. Une grossesse à l’adolescence comporte-t-il des risques ?
Avoir un enfant lorsqu’on est à peine sortie de sa propre enfance n’est pas une chose facile. Les risques existent sur le plan médical et socioculturel, mais avec un soutien psychologique et un suivi médical, la grossesse et l’accouchement peuvent se dérouler aussi normalement que chez une femme plus mure. Une bonne éducation accompagnée de sensibilisation permettra aussi aux adolescentes de mesurer les conséquences d’un enfantement précoce dans leur avenir.
Si la grossesse est bien suivie, elle ne serait pas plus risquée chez une adolescente que chez une femme plus âgée. D’après les spécialistes, le jeune âge de la mère n’est pas forcément un synonyme de risque médical supplémentaire. Toutefois, la future maman doit impérativement renoncer aux cigarettes et alcool comme toutes les femmes enceintes et doit surveiller son alimentation, en particulier son apport en vitamine B9 pour combler à une éventuelle carence en acide folique.
Cette carence peut avoir des conséquences graves pour la mère et l’enfant, comme anomalies du développement du placenta et du fœtus, retard de croissance et risque de prématurité. Les autres risques médicaux sont l’anémie, la toxémie, accouchement traumatique, l’hypotrophie et la mortalité infantile. Ces dangers ne viennent pas directement du fait que la future maman soit trop jeune, mais plutôt des conséquences indirectes de ce qu’elle pourrait subir, par exemple un traumatisme suite à un rejet de la société.
En outre, selon les études, avant 20 ans, le risque d’accouchement prématuré est plus important. De même, le risque de présenter une prééclampsie est deux fois plus élevé. La prééclampsie correspond à un état pathologique apparaissant à partir de la vingtième semaine de grossesse, caractérisé par une hypertension artérielle, une protéinurie (protéines dans les urines) et une prise de poids avec œdème.
En entrant dans les détails, les études montrent que les très jeunes mères de 15 ans présentent un risque accru d’accouchement prématuré, d’hypotrophie et de prééclampsie, tandis qu’entre 15 et 19 ans, c’est la prééclampsie qui prédomine. Néanmoins, sans pouvoir affirmer que seul l’âge est le facteur responsable de cette différence, ces données poussent la mise en place de programme préventif adapté aux adolescentes.
Mais les risques ne sont pas seulement médicaux. Sur le plan épanouissement et éducation, les femmes qui enfantent très tôt risquent d’avoir une scolarité plus courte. Très souvent, ces jeunes étudiantes sont expulsées de l’école d’office. C’est pour cette raison que beaucoup d’entre elles prennent le risque d’avorter quel que soit le danger. Même si cette mesure d’expulsion ne s’applique pas, il leur est toujours difficile de revenir reprendre leurs études après accouchement car elles doivent d’abord s’occuper du bébé.
C’est pourquoi, lorsque le bébé est là, le soutien des parents et de l’entourage est indispensable : le risque pour ces jeunes femmes est de se retrouver déscolarisées voire totalement marginalisées. Raison de plus pour les entourer tout particulièrement pour les aider à devenir des mères autonomes et responsables.