Des chercheurs de l’université d’Oxford ont réalisé des études sur les cerveaux des bébés foudroyés par une mort subite.
La mort subite des nourrissons fait partie des grandes craintes des parents. Jusqu’ici, les origines de ce phénomène sont restées inconnus, un véritable casse-tête pour le monde de la médecine néonatale. Sur tout le territoire français, 250 jusqu’à 350 nourrissons meurent soudainement sans raison apparente. Aux Etats-Unis, les chiffres sont inquiétants, le SMSN (syndrome mort subite nourrisson) se hisse à la première place des causes de décès chez les enfants en bas âge.
Ce syndrome traumatise les parents, car la mort frappe souvent la nuit en plein sommeil et sans signe avant-coureur. Le bébé n’est même pas malade. Cela arrive avant qu’il n’atteigne sa première année. Les docteurs n’arrivent pas à expliquer ce phénomène. Les origines de ce mal sont restées mystérieuses mais les résultats d’une étude des experts de l’université d’Oxford peuvent apporter quelques éclaircissements. Les conclusions des chercheurs ont été présentées dans le magazine Journal of Neuropathology & Experimental Neurology. Pour tenter de trouver plus d’informations sur ce syndrome, les scientifiques ont observé et analysé le système nerveux de 70 bébés victimes du SMSN entre 2004 et 2011. Ils ont fixé un but spécifique : repérer des dysfonctionnements semblables. Ils sembleraient avoir décelé un début de réponse sur les causes du SMSN.
Le problème pourrait venir du récepteur 5-HT2A/C de la sérotonine, neurotransmetteur, cet agent actif du système nerveux est mis à mal pour le cas de mort subite du nourrisson. D’après des études réalisées auparavant, faites sur des souris, le récepteur 5-HT2A/C participe activement à l’éveil tout en assurant l’oxygénation du cerveau pendant qu’il dort.
Les bébés atteints d’anomalies au niveau du système sérotoninergique, pourraient être plus sensibles au SMSN. Actuellement, le monde scientifique ne détient pas de systèmes spécifiques pour reconnaître rapidement l’altération du tronc cérébral sur un nouveau-né. Les scientifiques d’Oxford préfèrent privilégier la vigilance : "Quand l’enfant se trouve dans une période critique de son développement cardiorespiratoire au cours de sa première année, qu’il est confronté à un facteur de stress extérieur, comme une position de sommeil face contre terre ou le partage d’un lit, et qu’il présente une anomalie biologique qui le rend vulnérable à des problèmes respiratoires pendant son sommeil".