Retard mental, troubles du développement ou de comportement, la Dépakine composée d’acide valproïque est pointée du doigt par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM).
Le Monde révèle ce vendredi les résultats d’une vaste étude de très grande ampleur sur les dangers liés à la Dépakine. L’ANSM et le CNAM ont alors apporté des réponses à la question des parents d’"enfants Dépakine". Ces derniers ont cherché à savoir le nombre d’enfants atteints de troubles neuro-développementaux, après avoir été exposés in utero à l’acide valproïque contenu dans des antiépileptiques. Réponse : à l’âge moyen de 3,6 ans, les enfants concernés par ces cas au cours de la grossesse de leurs mamans ont quatre à cinq fois plus de risque de présenter un diagnostic de "troubles mentaux et du comportement" précoces avant l’âge de 6 ans. Ce chiffre s’élève jusqu’à 8 à 10 fois plus élevé chez les petits exposés aux plus fortes doses.
Selon toujours l’étude, la période d’exposition à risque se situerait plus particulièrement au cours du deuxième et/ou du troisième trimestre de la grossesse. Les enfants exposés à l’acide valproïque au cours du premier trimestre de grossesse risquent de se retrouver avec des malformations congénitales majeures. La commercialisation de la Dépakine a débuté en 1967. Si les données se basent sur cette date, entre 16 600 et 30 400 enfants souffriraient de troubles neuro-développementaux précoces. Ce chiffre inclut les individus dont la mère était traitée pour des troubles bipolaires.
Sanofi, le fabricant de la Dépakine fait aujourd’hui l’objet de plusieurs procédures judiciaires. "Si on est 30 000 victimes et si chacune d’entre nous est indemnisée 1 million d’euros, ça va coûter 30 milliards", prévient Marine Marin, présidente de l’Apesac. La responsable condamne d’attitude de Sanofi qui continue de nier sa responsabilité.
Plus de détails sur Le Monde