L’insuffisance ovarienne précoce touche 1% des femmes avant 40 ans.
L’Assistance publique – Hôpitaux de Paris ou AP-HP a parlé mercredi 12 juin de l’insuffisance ovarienne précoce. Cette maladie est différente de la ménopause physiologique qui se déclare à partir de 51 ans par son caractère non-définitif. Pourtant, les deux maladies ont les mêmes symptômes et les mêmes risques pour la santé. Selon les statistiques, l’insuffisance ovarienne précoce atteint une femme sur 100 de moins de 40 ans et une femme sur 1000 avant 30 ans.
La ménopause avant 40 ans ou insuffisance ovarienne précoce est due à une chute du taux d’œstrogènes (hormones féminines impliquées dans les cycles de reproduction) entrainant ainsi une diminution de l’activité des ovaires.
Cette baisse de régime des organes reproducteurs conduit ainsi à une absence de règles, a rapporté l’Institut E3M de l’AP-HP, spécialisé dans l’endocrinologie et les maladies métaboliques. Alors, différents symptômes de la maladie apparaissent : infertilité, palpitations, intolérance à la chaleur, anxiété, dépression, fatigue.
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Selon les spécialistes, ce dysfonctionnement pourrait être causé par de multiples facteurs. Une maladie auto-immune, le dysfonctionnement endocrinien ou encore un traitement par chimiothérapie et radiothérapie pourraient ainsi le provoquer. Ils ont aussi évoqué l’impact de chocs émotionnels, ou encore d’infections virales.
Mais la composante génétique représente également un aspect important, a indiqué l’Institut E3M. Car les anomalies du chromosome X représentent la principale cause d’aménorrhée primitive associée à une dysgénésie ovarienne, soit une malformation des ovaires, a-t-il renchéri. Pourtant, il a tenu à préciser que malgré l’identification de plusieurs gènes candidats, la cause de l’insuffisance ovarienne précoce n’est pas encore très déterminée jusqu’ici.
Outre le risque de ne pas pouvoir enfanter, le déficit hormonal peut entraîner des problèmes cardiovasculaires pour les patientes. Les résultats d’une méta-analyse de 32 études portant sur plus de 300.000 femmes pourraient le confirmer. Parue dans Jama cardiology en 2016, cet examen a indiqué que les femmes ménopausées avant 45 ans ont 50% de risques de plus que les autres de souffrir d’une maladie cardiovasculaire. L’insuffisance ovarienne précoce peut aussi être liée à la survenue d’une ostéoporose.
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