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Une étude canadienne publiée dans la revue scientifique internationale Epidemiology, le 6 novembre établit pour la première fois un lien entre la pollution atmosphérique et le cancer du cerveau.
Une augmentation de l’exposition aux particules ultrafines produites par la combustion de carburant des véhicules entraînerait un risque de développer un cancer du cerveau révèle une récente étude. Les recherches ont été basées sur l’analyse des dossiers médicaux de 1,9 millions d’adultes vivant au Canada et de leur exposition à la pollution atmosphérique de 1991 à 2016.
D’après l’auteur de l’étude, Scott Weichenthal à l’Université McGill, le risque de cancer du cerveau liés à la pollution atmosphérique est faible. Il a toutefois souligné qu’il est tout de même "important", car une grande proportion de la population serait touchée. "Dans une grande ville par exemple, le chiffre pourrait être significatif", a-t-il expliqué.
Il s’avère qu’en ville, une personne exposée à environ 10 000 nanoparticules chargées de produits chimiques cancérigènes par cm3, pendant une année, augmente le risque de développer un cancer du cerveau d’environ 10 %. Scott Weichenthal explique que "les personnes vivant dans un environnement où la pollution est de 50 000 nanoparticules par cm³ ont 50 % de risque supplémentaire de développer une tumeur cérébrale", comparées à celles évoluant dans un air pollué de 15 000 nanoparticules par cm³.
Il s’agirait toutefois que d’une première analyse, précise ce professeur en épidémiologie et biostatistique. Pour confirmer ou non l’hypothèse d’un lien de causalité, il faudrait multiplier les recherches sur le sujet, a-t-il précisé.
Il est néanmoins important de noter que d’autres recherches scientifiques ont déjà démontré que respirer un air toxique provoque des effets sur le cerveau. Elle peut diminuer la capacité cognitive, voire causer des problèmes de santé mentale. La pollution atmosphérique est néanmoins d’"urgence de santé publique silencieuse", selon l’OMS, car près de sept millions de personnes en meurent tous les ans.