Covid-19 : pourquoi certains patients développent-ils des formes graves de la maladie ?

LINFO.RE – créé le 3.10.2020 à 08h30 – La rédaction

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Deux nouvelles études ont révélé que 15 % des patients atteints de formes graves ont des anomalies en commun. Mais pourquoi ?

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Deux anomalies constatées

Des chercheurs de l’Inserm, de l’Université de Paris, de l’AP-HP, de l’Université Rockefeller et du Howard Hughes Medical Institute à New York ont publié deux études dans la revue Science. Ils ont tenté de répondre aux questions : pourquoi certains patients développent-ils des formes graves de la maladie ?

Selon les scientifiques, 15 % des formes graves de la Covid-19 s’expliquent par deux anomalies génétiques et immunologiques. Pour le découvrir, les chercheurs se sont intéressés aux interférons de type I. Ce sont de puissantes molécules antivirales.

Des mutations chez les patients

Les scientifiques ont remarqué la présence d’anomalies génétiques qui réduisent la production de ces interférons de type I dans 3 à 4% des formes sévères du nouveau coronavirus. "Quel que soit leur âge, les personnes porteuses de ces mutations sont plus à risque de développer une forme potentiellement mortelle de grippe ou Covid-19", a précisé l’étude.

Dans leur seconde étude, les chercheurs ont constaté que 10 à 11% des formes graves du coronavirus présentaient des maladies auto-immunes bloquant l’action des interférons de type I. Ces maladies se caractérisent par une augmentation élevée d’anticorps, appelés auto-anticorps. Cela toucherait beaucoup plus les hommes que les femmes.

Ces nouveaux éléments permettent d’identifier à l’avance les patients susceptibles de développer des formes sévères de la Covid-19.

Des solutions thérapeutiques

Les chercheurs ont dévoilé, dans la foulée, des pistes thérapeutiques afin de prendre en charge les patients qui développent des formes graves de la maladie. Ils ont suggéré l’administration précoce d’interférons pour contrer les anomalies génétiques.

Les interférons sont des médicaments disponibles depuis plus de 30 ans. Ils n’ont aucun effet secondaire s’ils sont pris durant une courte période. Par contre, les patients qui ont des taux élevés d’auto-anticorps, ils pourraient bénéficier d’un prélèvement d’une plasmaphérèse (partie liquide du sang contenant notamment les globules blancs et les anticorps).