Alors qu’il n’y a pas encore de traitement pour guérir la maladie de Parkinson, des scientifiques ont trouvé le moyen de ralentir sa progression.
Des millions d’individus sont touchés par la maladie de Parkinson dans le monde, dont plus de 160 000 personnes en France. Après la maladie d’Alzheimer, elle est la seconde maladie neurodégénérative la plus fréquente.
Actuellement, il n’existe aucun traitement pour réduire la progression de la maladie qui entraîne la mort. Mais depuis quelques années, les résultats de recherche ont émis une solution pour freiner sa progression.
Les scientifiques ont expliqué l’existence de trois grandes caractéristiques du cerveau des malades de Parkinson, à savoir la présence de corps de Lewy, la dégénérescence des neurones dopaminergiques et l’existence d’une accumulation de fer au niveau de la substance noire. Cette dernière est riche en fer qui est nécessaire à la fabrication de la dopamine.
"Cette zone, très active, demande une grande quantité d’énergie. Or, le fer intervient dans la production d’énergie par l’organisme, en permettant l’utilisation de l’oxygène. En cas de déficit en fer, le transport d’oxygène peut devenir déficient, aboutissant à une moindre production d’énergie : c’est l’anémie.", ont fait part les scientifiques, confirmant une information de Huffington Post.
Le fer doit être très contrôlé, puisque son manque et son excès sont tous les deux dangereux. En effet, trop de fer dans l’organisme peut être très toxique entraînant la destruction des structures des cellules.
En testant des modèles animaux de la maladie de Parkinson, les traitements qui réduisent l’excès de fer protègent les neurones dopaminergiques. Mais ils sont conçus pour les patients ayant une surcharge massive en fer dans leur organisme.
Ces traitements ne conviennent en conséquence pas aux patients atteints de la maladie de Parkinson. Si jamais le traitement est utilisé chez ces patients, elles pourraient entraîner une anémie. Mais pour qu’il marche, les scientifiques ont développé un nouveau concept thérapeutique de chélation conservatrice du fer. Il est basé sur la "défériprone", une molécule prototype. Cette dernière peut capturer le fer en excès dans la substance noire uniquement, avant de le rendre aux transporteurs naturels du fer pour éviter l’anémie.
Le CHU de Lille a mené une première étude basée sur cette approche, impliquant une quarantaine de patients atteints de la maladie de Parkinson. D’après les résultats, le taux de fer, le stress oxydant cérébral et sanguin ont tous diminué. Il y a eu, par ailleurs, une légère amélioration clinique des symptômes moteurs. La maladie a fortement ralenti et aucun patient n’a subi une anémie.
Un large essai clinique européen a été mené à la suite de ces résultats prometteurs, impliquant 368 patients. Il est mené sur 24 centres cliniques dans huit pays, à savoir la France, l’Allemagne, l’Espagne, le Portugal, l’Autriche, l’Angleterre et la République Tchèque. Le but est d’évaluer si la défériprone peut ralentir la maladie chez les parkinsoniens lors du diagnostic.
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