La cirrhose est une maladie du foie qui endommage irréversiblement cet organe digestif. L’abus d’alcool en est la cause principale. Le point sur cette pathologie.
Le foie peut être comparé à une usine de tri, son rôle principal est de récupérer les nutriments absorbés par les intestins et de les transformer en
énergie utilisable par les cellules de l’organisme. Il fabrique également la bile, nécessaire à la digestion des graisses. On parle de cirrhose lorsque le foie est atteint par diverses agressions, notamment la consommation excessive d’alcool.
Pour mieux appréhender la maladie, il faut d’abord comprendre le fonctionnement des cellules hépatiques. Ces dernières débarrassent le sang des vieux globules rouges, détoxifient le corps en éliminant les toxines, rejettent les déchets et fabriquent la bile servant à digérer les graisses. Le foie est aussi une réserve d’énergie, il stocke le sucre et les vitamines mais aussi les graisses. Il synthétise des facteurs permettant au sang de coaguler.
En cas de cirrhose du foie, les cellules hépatiques sont détruites et remplacées par un réseau de cicatrices fibreuses. L’architecture des cellules est désorganisée, et pour compenser les cellules restantes se mettent à proliférer et forment des nodules. Ces nodules vont bloquer la circulation et étant mal irriguées, les cellules hépatiques fonctionnent difficilement. Le foie ne peut plus accomplir les fonctions vitales. Progressivement une insuffisance hépatique s’installe et le corps s’empoisonne.
La cirrhose se développe dans plusieurs situations : la consommation excessive et prolongée d’alcool est à l’origine de 50 à 75% des cas de cirrhose. L’hépatite chronique virale, maladie du foie due à l’infection par des virus, est la seconde cause de cirrhose. L’hépatite C est impliquée dans 15 à 25% des cas, contre 5% pour l’hépatite B. D’autres maladies, plus rares, sont impliquées dans 5% des cas : hémochromatose génétique, maladies métaboliques (accumulation de graisses au niveau du foie par exemple) ou auto-immunes (cirrhose biliaire primitive par exemple).
La cirrhose peut être diagnostiquée en cas de diminution de la performance ou de fatigue. La présence de nausées, perte d’appétit et de perte de poids font également partie des symptômes. A un stade plus avancé, l’on peut rencontrer l’apparition d’une jaunisse, de démangeaisons, d’œdème au niveau des jambes et du ventre, d’une augmentation de la taille de la rate, de troubles hormonaux et même de troubles des fonctions cérébrales.
Le traitement de la maladie varie en fonction de l’état du foie, des causes de l’apparition de la cirrhose (virale, alcool…) : sevrage, diurétique, greffe du foie… Il n’existe aucun traitement curatif de la cirrhose. Il est donc important de prendre en charge le patient le plus tôt possible pour éviter les complications. Par ailleurs, dès que le diagnostic est avéré, la cirrhose nécessite une attitude simple, mais stricte : une alimentation aussi équilibrée que possible. Supprimez en outre, totalement et définitivement, toute prise d’alcool, quelle que soit sa forme. Il faut également limiter la prise de sel et réduire l’apport alimentaire en protéines (viande, fromages…) selon l’avis du médecin.