Jusqu’à un an, la tête de bébé est très fragile. Des secousses trop fortes peuvent entraîner de graves séquelles. On parle alors de « syndrome du bébé secoué ».
Pour les médecins, c’est un problème de maltraitance. Généralement, c’est un parent : le père, la mère, le beau-père ou la nounou, chargé de garder le bébé qui, excédé par ses pleurs, perd patience et le secoue très violemment pour le faire taire au point de provoquer un grave traumatisme cérébral avec des lésions sévères, entraînant la mort du bébé ou des dégâts la plupart du temps irréversibles et l’installation de graves séquelles neurologiques par la suite.
Pourquoi le fait de secouer bébé entraîne-t-il de graves conséquences ? Un bébé est très fragile. Sa tête est très grosse, très lourde par rapport à son corps. En plus, elle est mal tenue sur son cou par des muscles pas encore assez toniques. Si on secoue un bébé un peu vigoureusement, la tête va cahoter dans tous les sens. Par le relâchement brutal de la tête, les vaisseaux sanguins qui irriguent le cerveau seront cisaillés ou déchirés. Une hémorragie apparaîtra alors et provoquera un hématome extra-cérébral.
Par ailleurs, ces mouvements brusques provoquent un va-et-vient du cerveau qui heurte alors les parois de la boîte crânienne, causant des lésions des tissus neurologiques. Quelquefois, on observe des fractures de côtes à cause de la poigne de l’agresseur, décuplée par la colère. Il faut un traumatisme tout de même violent pour que ces lésions apparaissent. Mais dans tous les cas, une fois suffit pour créer des séquelles, souvent grave, pour la vie entière.
Tous les parents peuvent être excédés à un moment ou à un autre par les cris et les pleurs de leur bébé. C’est compréhensible et normal d’être à bout après une journée de travail ou en raison de problèmes divers. En revanche, il ne faut jamais se laisser aller à secouer un bébé qui n’arrête pas de pleurer.
Aussi, lorsque bébé pleure, vérifiez s’il a faim ou si vous devez changer sa couche, enveloppez-le dans une couverture, massez son ventre ou son dos, donnez-lui un bain tiède, mettez de la musique douce, bercez-le mieux encore, sortez prendre l’air si quelqu’un d’autre peut vous remplacer.
Si rien ne réussit, mettez soigneusement votre bébé dans son berceau et quittez la chambre jusqu’à ce que vous vous soyez calmé. Ressaisissez-vous avant de le reprendre dans vos bras. Demandez l’aide de votre conjoint ou d’une personne en qui vous avez confiance. Ménagez-vous le temps que votre bébé retrouve son calme, car plus vous serez irrité plus il le sera.
Au final, la règle de sécurité numéro un à appliquer quand on s’occupe d’un bébé est sans doute de ne jamais le secouer. Ne l’oubliez pas, le syndrome du bébé secoué conduit aux pires extrémités et parfois jusqu’à la mort.