Faites attention aux taches noirâtres sur les murs, elles peuvent cacher de l’aspergillus, un champignon responsable de l’aspergillose. Que cache cette maladie insidieuse pas visible de la population et du corps médical ?
Fumeurs, asthmatiques ou personnes fragiles peuvent être contaminés par l’aspergillus sans même s’en rendre compte. Ce minuscule champignon extrêmement répandu représente un danger pour les poumons. Il est d’ailleurs responsable de l’aspergillose, une maladie mal connue, mais aussi pas visible de la population et du corps médical. Le Dr Cendrine Godet parle d’ailleurs d’un énorme problème de santé publique ajoutant que ces patients doivent être reconnus comme des victimes.
Les lieux humides comme les salles de bains ou les cuisines sont les lieux de prédilection de l’aspergillus. Il en est de même pour les greniers, les plafonds et les climatiseurs. Bref, il est présent dans notre quotidien. "Les publications actuelles font état de 3 millions de personnes touchées dans le monde et 240 000 en Europe, mais c’est très sous-estimé", a souligné le Dr Cendrine Godet sur le récit du Figaro. Chez les patients non traités, la mortalité à 5 ans se situe entre 50 et 80%. Le seul traitement préconisé contre l’aspergillose est un antifongique, qui s’étale sur 6, 9 voire 12 mois.
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L’aspergillus est toutefois inoffensif pour la plupart des gens, mais les spécialistes préviennent aujourd’hui qu’il peut menacer une catégorie de population bien plus large. "Cela peut être des gens qui ont les bronches dilatées parce qu’ils fument, qui ont de l’asthme, ou qui ont une petite cicatrice sur le poumon, laissée par une infection ancienne, comme une pneumonie par exemple", a souligné le docteur Cendrine Godet. Avec d’autres spécialistes, elle s’est mobilisée contre l’aspergillose pulmonaire chronique lundi à Paris, lors du congrès international de la Société européenne des maladies respiratoires (ERS).