Ce traitement hormonal dérivé de la progestérone pourrait multiplier par 7 le risque de développer un méningiome chez les femmes traitées, alerte l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
Depuis 2009, le traitement hormonal Androcur fait l’objet d’une étroite surveillance. C’est un médicament contenant de l’acétate de cyprotérone, un dérivé de la progestérone, une hormone féminine. Ce traitement hormonal est notamment indiqué chez la femme en cas de "maladies hormonales se manifestant par une augmentation du système pileux (hirsutisme)", rappelle l’Ansm.
Dans un point d’information daté du 27 août 2018, rapporté par L’Express, l’Ansm annonce que les conditions d’utilisation et de prescription de ce traitement doivent être examinées par un comité scientifique spécialisé temporaire (CSST). Et pour cause : une nouvelle étude de l’Ansm montre un lien entre la prise d’Androcur sur une longue période et le développement de méningiome, une forme de tumeur au cerveau. Des tumeurs cérébrales qui dans 90% des cas se révèlent bénignes, mais peuvent laisser des séquelles neurologiques. Un risque déjà connu et mentionné dans la notice du médicament depuis 2011 après un signalement à l’échelle européenne lancé par la France en 2009.
Selon l’étude, la prise d’Androcur multiplie par 7 le risque de méningiome chez les femmes traitées plus de six mois. Si l’exposition est prolongée au-delà de cinq ans, le risque est multiplié par 20. Entre 2007 et 2015, 500 femmes traitées ont ainsi été opérées d’un méningiome. "Cette étude a été réalisée sur 250 000 femmes exposées au cyprotérone, en comparant celles qui ont reçu de fortes doses (plus de 3g sur 6 mois) à celles faiblement exposée (moins de 3g sur 6 mois). La survenue d’un méningiome chez ces femmes a été surveillée pendant 7 ans", précise le communiqué de l’Ansm.
Androcur, dernier médicament sur la sellette https://t.co/FonvSUBJZ9
— L'Express (@LEXPRESS) 3 septembre 2018
Face à ces conclusions inquiétantes, l’Ansm a saisi un groupe de spécialistes afin que les modalités de prescription de l’Androcur et de ses génériques soient revues rapidement. Les victimes, elles, souhaitent monter une action collective pour que les risques de l’Androcur soient enfin connus de tous.