Une enquête Odoxa pour la Fondation pour la recherche sur les infarctus cérébrale, publiée à l’occasion de la journée mondiale de l’AVC, affirme que plus de la moitié de la population française ignore ou méconnaît l’existence de l’accident vasculaire cérébral de l’enfant.
Il s’agit d’un sondage fait sur internet sur un échantillon de 1 013 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, les 10 et 11 octobre 2018. D’après les rapports de cette enquête, 80% des Français ignorent qu’un enfant peut être touché par un accident vasculaire cérébral. Beaucoup sont incapables d’identifier les symptômes, qui sont pourtant les mêmes que chez les adultes.
Ce qui est arrivé à Juliette, 5 ans, lors de ses vacances chez ses grands-parents en 2017, met en évidence cette ignorance. La petite fille était d’un AVC alors qu’elle se baignait dans la piscine familiale. Selon sa mère, Anne-Laure, Juliette aurait eu des difficultés à parler, "son corps était un peu inerte". Ils lui auraient juste donné de la boisson fraîche, pensant qu’il s’agissait d’une hypoglycémie. L’enfant aurait d’ailleurs repris sa force et est retournée dans l’eau. Mais, un deuxième malaise est survenu un peu plus tard et les parents ont conduit la petite chez le médecin. Le père de famille a indiqué que ce dernier a détecté en seulement quelques minutes que la situation était grave et qu’"il fallait une prise en charge autre que la sienne". Leur fille semblait bien aller, "elle rigolait, elle souriait, alors qu’il y avait quand même tous les signes de l’AVC", explique le papa. Anne-Laure confirme d’ailleurs qu’ils n’auraient jamais pensé qu’un enfant puisse être touché par un accident vasculaire cérébral.
Afin de limiter l’accident grâce à des traitements adéquats, mais aussi pour limiter les séquelles plus tard, une intervention rapide est nécessaire. Selon les explications du docteur Manoelle Kossorotoff, neuropédiatre à l’hôpital Necker à Paris et spécialiste de l’AVC de l’enfant : "En général, on dispose de moins de quatre heures trente pour les traitements intraveineux, et moins de six heures pour les autres types de traitement". Etant donné que l’utilisation de ces traitements après le début des signes est court, ils ne pourraient pas être mis en place dans le cas où l’enfant arrive trop tard.
Les symptômes seraient pourtant similaires que chez les adultes, explique Manoelle Kossorotoff. En général, l’AVC s’identifie en premier lieu par la paralysie et difficulté de langage. Cela arrive cependant brusquement, sans avertissement, sans signe particulier au préalable, et même sur des enfants qui semblent en pleine forme. Ces derniers ne ressentiraient aucun mal. "C’est très inquiétant", ajoute le médecin.
Tous les ans, 1 000 enfants ou nourrissons sont touchés par un AVC, mais peu en décèdent. En revanche, les trois quarts d’entre eux vivent avec des séquelles plus ou moins lourdes, durant le restant de leur vie. Il est recommandé de contacter immédiatement le SAMU pour une prise en charge en urgence, afin de limiter l’accident et ses conséquences d’une attaque cérébrale. C’est le premier réflexe à adopter dès que les premiers signes sont identifiés.
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(Source : France Info)