Selon les régions de France, les ophtalmologistes font attendre leurs patients pour une consultation. En moyenne, il faudrait environ 3 mois pour obtenir un rendez-vous.
La possibilité d’obtenir rapidement un rendez-vous chez l’ophtalmologiste est une chance quasi inexistante en France. D’après une étude menée par l’institut Ifop et dévoilée par le JDD, il faudrait en moyenne 87 jours pour obtenir une entrevue avec un de ces spécialistes des yeux (hors urgence cela s’entend). L’enquête a porté sur un échantillon de quelque 2 700 médecins libéraux. Sur près d’un tiers des cabinets sondés, une attente de 3 mois serait observée pour se refaire les lunettes. Il y aurait même 5 % de cas où les patients ont à patienter durant neuf mois avant de pouvoir être reçus.
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En comparant les données selon les régions, le temps d’attente est plus court en Ile-de-France (46 jours de délai pour se refaire les lunettes). Il en va de même pour la Provence-Alpes-Côte d’Azur (48). C’est du côté de l’Ouest que le bât blesse en raison du manque d’ophtalmologistes opérationnels. Dans les villes comptant moins de 20 000 habitants, il faut attendre 132 jours en moyenne. Du côté des grandes agglomérations, les services semblent rapides quoique certaines ne soient pas épargnées par ce même problème. Ainsi, A Nantes, il faut patienter 70 jours et à Toulouse 141 jours avant de pouvoir être reçu par un ophtalmologiste. Or, à Paris, il nécessite 40 jours et 28 à Marseille.
Fait inquiétant dans cette étude IFOP, 25 % des ophtalmologistes interrogés ne veulent plus prendre de nouveaux patients. Par ailleurs, les praticiens qui pratiquent des dépassements d’honoraires peuvent recevoir plus rapidement (76 jours en moyenne) contre les confrères qui ne facturent pas (102 jours d’attente). Face à ces chiffres, le docteur François Pelen, fondateur du groupe Point Vision se veut tout de même rassurant. "Les délais d’attente sont longs, mais en voie de stabilisation", nuance-t-il.
Thierry Bour, président du syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF), se range également de cet avis. D’après lui, les délais pour une consultation chez ces spécialistes "ne s’aggravent pas" quoique les départs à la retraite aient connu une tendance à la hausse. Il met d’ailleurs en avant les bons résultats du combat que les praticiens engagent contre cette pénurie d’ophtalmologues. Il pointe notamment une augmentation du nombre de nouveaux médecins (120 formés actuellement contre 60 ou 80 par le passé) ainsi que l’arrivée de spécialistes formés à l’étranger.