Un utérus artificiel a été testé par des chercheurs de l’hôpital pour enfants de Philadélphie sur un agneau. Les résultats paraissent encourageants. Une invention qui pourrait améliorer les chances de survie des grands prématurés.
Les chercheurs ont reconstitué un milieu artificiel dans lequel le fœtus (prématuré) évolue avant la naissance. Pour ce faire, ils ont élaboré un appareil constitué d’une poche en plastique remplie de fluide, avec un système qui fournit de l’oxygène relié au cordon ombilical. Tel est le dispositif mis au point par une équipe de médecins américains, dirigée par Alan Flake, de l’hôpital pour enfants de Philadelphie.
Ils ont alors tenté l’expérience et d’après l‘étude publiée dans la revue Nature Communications, grâce à ce dispositif les scientifiques ont réussi à ce que des fœtus d’agneaux se développent correctement.
Ce sont en fait des animaux chez qui le développement des poumons in utero est "très proche" de ce qui se passe chez les humains. Ces agneaux ont été introduits dans le Biobag après 15 à 16 semaines de gestation, "soit l’équivalent pour un fœtus humain de 22 ou 23 semaines de gestation, c’est-à-dire le terme le plus court au bout duquel un bébé humain peut naître en ayant des chances de survie. Le terme complet normal est de 40 semaines", précise la MIT Technologie. L’animal, qui se trouve dans un liquide similaire au liquide amniotique, est rattaché par son cordon ombilical à un tube qui lui apporte nutriments et oxygène.
Le "biosac" a permis aux agneaux de se développer correctement comme s’ils étaient à l’intérieur du ventre de leur mère. Huit agneaux ont d’ailleurs survécu pendant quatre semaines à l’intérieur de ce dispositif avant d’être "mis au monde".
Après leur naissance, des examens ont été effectués et confirment des développements normaux chez ces agneaux. Emily Partridge, première auteure de l’étude précise que "leurs poumons finissaient en fait par fonctionner comme ceux d’un agneau né à terme".
Les scientifiques envisagent de faire un essai sur l’homme d’ici 3 à 5 ans afin de sauver de nombreux prématurés, toutefois, avant de s’y mettre, ils doivent tout d’abord approfondir les tests chez l’animal.