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L’inutilité des médicaments est surtout élevée en ORL et en gastro-entérologie. Tel est le constat du "Guide des 4 000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux" paru ce jeudi.
La version rééditée du "Guide des 4 000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux" est désormais disponible en librairie. Le professeur Philippe Even, auteur du livre avec le professeur Bernard Debré entend faire un grand ménage dans la pharmacopée. Et pour cause : il a été conclu qu’un tiers des médicaments sont inutiles. Il serait donc mieux, selon les médecins, de réorienter les budgets alloués vers les secteurs de la santé sous-dotés, rapporte mercredi Le Parisien.
Le professeur a révisé son Guide après que la délivrance, depuis 2012, de 1 500 nouvelles autorisations de médicaments. Mais la situation reste inchangée : un tiers des médicaments ne servent à rien. Le taux d’inutilité le plus élevé est surtout observé en ORL (78%) et en gastro-entérologie (62%), a confié le médecin. Les poudres de perlimpinpin, destinées à lutter contre la grippe, figurent parmi ceux dont l’efficacité est jugée "faible". Par ailleurs, les médicaments contre la maladie d’Alzheimer, eux, "ne tiennent pas la route". Cet avis est d’ailleurs partagé par la Haute autorité de santé.
À titre de solution radicale, le doyen de l’hôpital Necker propose "dans l’intérêt des patients" de ne plus procéder au rembourser de ces médicaments inefficaces. "On pourrait réaffecter ces sommes à la recherche publique, à l’hôpital, à la prise en charge des personnes handicapées (...), des domaines essentiels sous-dotés", a indiqué le professeur Philippe Even sur le récit d’Europe1.