Selon une enquête corroborée par plusieurs études, de plus en plus de personnes atteintes d’un cancer continuent à pratiquer un sport, et ce malgré la fatigue liée aux traitements. Les patients constatent une nette amélioration de la qualité de vie.
Plusieurs études menées ces dernières années ont montré que la pratique d’une activité physique permettrait de réduire les effets secondaires liés aux traitements anticancéreux, mais également de limiter les rechutes. Une enquête réalisée auprès d’environ 1 500 patients, dont une majorité de femmes atteintes d’un cancer du sein, a permis de déterminer que 17% d’entre eux avaient commencé le sport au cours de leur maladie, contre 13% qui l’ont arrêté. Mais au total 74% de ces patients ont continué à pratiquer une activité physique malgré leur maladie, selon l’enquête commanditée par la Fédération nationale CAMI Sport & Cancer, fondée en 2000 par le cancérologue Thierry Bouillet et le karatéka Jean-Marc Descotes.
Parmi les bénéfices attendus de la pratique du sport, les patients citent en tête l’amélioration de la qualité de vie (99%), des chances supplémentaires de guérir (83%) et la préservation du statut social (67%). La fatigue liée notamment aux chimiothérapies est en revanche le principal frein à l’activité physique (51%), suivie du manque de courage (41%), des idées reçues selon lesquelles il faut se reposer (36%) ou encore des douleurs (33%).
Selon la CAMI, qui propose des cours de sport adaptés aux patients atteints de cancer et qui a créé un diplôme universitaire Sport et Cancer, le sport réduit la fatigue liée au cancer, qu’il soit pratiqué pendant ou après les traitements. En fabriquant de nouvelles fibres musculaires, l’activité sportive permet également de maintenir la masse musculaire "ce qui a pour effet de lutter contre la toxicité des traitements anticancéreux", souligne-t-elle.
Mais la pratique du sport réduit également les risques de rechute et de mortalité. En effet, l’analyse de l’étude d’établir que le risque de mortalité est réduit de 34% chez les femmes atteintes d’un cancer du sein localisé et pratiquant une activité physique suffisamment soutenue et régulière (150 minutes par semaine en trois séances). Le même effet se retrouve chez les patients atteints de cancer du côlon, à condition de pratiquer une activité encore plus soutenue. Autre effet notable selon la CAMI, le sport contribue à améliorer l’état psychologique des patients "en les réconciliant avec leur corps" et en renforçant les lieux sociaux.
La Fédération nationale CAMI, qui compte une quinzaine de comités départementaux ou régionaux, a soutenu activement l’idée d’un remboursement des activités sportives prescrites par les médecins, inscrit dans la loi Santé votée en décembre dernier.