Avoir les gènes de trois parents exaspère plus d’un sur le plan bioéthique, mais une étude a prouvé que le transfert mitochondrial est synonyme de longévité sur un plan médical.
Les bébés dits "à trois parents" se définissent comme étant des enfants ayant hérité de l’ADN nucléaire d’une mère et d’un père. Cependant, leur ADN mitochondrial est obtenu par transfert d’ooplasme d’une seconde "mère", celle qui a fait don de son ovocyte. Il a été révélé que l’ADN mitochondrial (ou ADNmt) joue un rôle important dans de nombreux processus vitaux, notamment la respiration cellulaire, pour laquelle il travaille de près avec l’ADN "classique". Une récente étude publiée dans Nature et relayée par le site slate.fr révélerait le lien étroit entre la santé et la longévité d’un organisme par le mélange entre gènes des mitochondries et des chromosomes. D’après le rapport, "plus les premiers sont différents des seconds, mieux c’est".
Grâce à cette procédure, les femmes porteuses de mutations délétères pour leur descendance peuvent se reproduire sans porter atteinte à la vie et la santé de leurs enfants. Pour parvenir à cette conclusion, l’étude a été menée sur des souris génétiquement modifiées. Ces dernières ont été soumises à une série de tests visant à analyser leur métabolisme ainsi que diverses fonctions physiologiques et biochimiques. Résultat : la durée de vie médiane des souris porteuses d’un ADNmt "étranger" était plus longue et elles étaient moins sujettes au cancer.
Selon toujours les scientifiques, les cellules de ces souris avaient une meilleure réaction au stress oxydatif, un phénomène en relation directe avec le vieillissement. Dans la foulée, leur taux de cholestérol était en baisse. Il est probable qu’une adjonction d’ADNmt "promeuve un vieillissement plus sain", ont estimé les chercheurs. Il faudra toutefois attendre que le test soit validé sur les humains alors que le rôle des ADNmt était jusqu’ici insoupçonné.
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