Outre le fait de prévenir d’une grossesse non désirée, la pilule contraceptive serait également un moyen de protection contre le cancer de l’utérus. Une étude britannique menée sur un panel de femmes atteintes de ce cancer a permis de révéler cette théorie.
Pilule contraceptive et cancer
La pilule contraceptive serait un élément protecteur contre le cancer de l’utérus, d’après une étude menée par le professeur Valerie Beral de l’université d’Oxford, au Royaume-Uni. Les résultats montrent d’ailleurs que 200 000 cancers de l’endomètre auraient pu être évités au cours des dix dernières années dans les pays à hauts revenus.
L’analyse a été menée sur un groupe de 27 000 femmes atteintes de ce type de cancer dans 36 pays d’Europe, d’Amérique du nord, d’Asie, d’Australie et d’Afrique du sud. Les chercheurs ont remarqué que sur une durée de cinquante ans, quelques 400 000 cas de cancers de l’endomètre, sur les 3,4 millions recensés auraient pu être évités grâce à l’usage des contraceptifs par voie orale.
Un effet bénéfique persistant sur les années
"L’effet protecteur important des contraceptifs oraux contre le cancer de l’endomètre persiste des années après l’arrêt de la pilule", précise également le professeur Valerie Beral. Même en ne prenant la pilule contraceptive que quelques années seulement, l’effet anti-cancéreux reste toujours bénéfique pour les femmes.
Ainsi, l’étude affirme que sa prise sur une durée de cinq ans diminuerait de 25% le risque d’un cancer de l’endomètre avant 75 ans. De même, une prise sur dix ans réduirait de moitié le risque de cancer de l’utérus. Sur cette image, le cas passerait donc de 2,3 sur 100 femmes à 1,3. Malgré le fait que les dosages en œstrogènes des pilules oestro-progestatives ont diminué dans les années 1980, la réduction du risque n’a pas évolué depuis, soulignent les auteurs de l’étude.
Les risques d’une prise accrue de la pilule
"Toute face a son revers", et la pilule contraceptive n’est pas en marge de cet adage. Elle est certes un excellent moyen de prévention contre le cancer de l’endomètre, mais elle accroîtrait le risque des maladies cardiovasculaires. "Le bénéfice-risque est beaucoup plus favorable pour les formules existantes faiblement dosées en oestrogène, mais le risque de thrombose veineuse (formation de caillots dans les veines) reste plus important chez les femmes qui utilisent des contraceptifs oraux par rapport à celles qui n’en utilisent pas", notent Nicolas Wentzensen et Amy Berrington de Gonzalez de l’Institut de la santé à Bethesda, aux Etats-Unis.
La polémique est également levée sur certains cancers qui pourraient se révéler avec la prise répétitive des contraceptifs oraux. Pour rappel, en 2005, l’OMS avait accusé la pilule d’une légère augmentation du risque de cancer du sein, du col de l’utérus et du foie.
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