Il y a les médecins pour nous soigner quand nous sommes malades, mais qu’en est-il de leurs propres personnes ? Une enquête a révélé que les praticiens négligeaient leur santé.
Les médecins et leurs propres santés
"C’est le cordonnier qui est le plus mal chaussé", disait l’adage. On serait tenté de l’utiliser pour les médecins comme quoi, ces derniers sont les plus mal soignés. En effet, une enquête réalisée auprès du personnel soignant d’un hôpital pédiatrique de Philadelphie montre que les médecins continuent de travailler même s’ils sont malades. Il est clair donc que si les médecins prennent les symptômes de leurs patients au sérieux, ils sont plus laxistes sur leur état de santé. Allant même à l’encontre du principe de prudence pour eux-mêmes, certains médecins seraient habitués à aller travailler la goutte au nez, la fièvre au front ou l’estomac en vrac.
Statistiques autour de ce laxisme
Ainsi, 95% des 536 médecins et paramédicaux interrogés étaient convaincus que traiter un patient en étant soi-même malade expose ce dernier à un risque de contagion. Cependant, ils étaient quand même 83% à être allés travailler avec des symptômes au moins une fois dans l’année. Environ 10% l’avaient même fait cinq fois au minimum. 16% de ces praticiens présentaient de la fièvre tandis que 55% avaient des symptômes respiratoires aigus (55 %) ou une diarrhée (30 %). D’autres se sentent mal au point de s’auto-administrer un traitement d’auto-hydratation pour tenir le coup.
Les raisons des médecins à se négliger
Les raisons à ce déni de maladie serait le souhait de ne pas faire défaut à leur collègue pour 99% des sondés. 92,5% arguent, la présence pour les patients et 64% craignent d’être mal vus par leurs confrères. 63% par contre prennent en compte le souci de la continuité des soins. "Ils veulent éviter une surcharge de travail aux autres et être là pour leurs patients", analyse le Dr Kézachian, président de la commission d’entraide au Conseil national de l’ordre des médecins. Et d’ajouter, "Il n’y a évidemment aucune volonté de la part des médecins de nuire à leurs patients. Mais les usages font qu’ils négligent le principe selon lequel, en se protégeant eux-mêmes, ils protègent aussi les autres."