Le coup d’envoi de la campagne "Octobre rose" 2014 étant lancé ce mercredi, la nécessité d’une meilleure prise en charge des femmes de moins de 50 ans est au programme.
En donnant le coup d’envoi de la campagne "Octobre rose" 2014 ce mercredi, la ministre de la Santé Marisol Touraine a annoncé sur le récit de 20 Minutes que "le dépistage organisé devrait être proposé à toutes les femmes présentant un risque aggravé de développer un cancer du sein". En effet, les femmes de moins de 50 ans sont dans le collimateur de ce nouveau programme de dépistage généralisé.
Le dispositif, mis en place depuis dix ans, prévoit une mammographie tous les deux ans et remboursée en totalité par l’Assurance maladie. Rappelons qu’il a permis à 22 millions de Françaises comprises entre 50 et 74 ans de réaliser une mammographie de contrôle et de constater 150 000 cancers. "En suivant les objectifs du Plan cancer 2014-2019, nous allons désormais intégrer toutes les personnes dans un programme de dépistage adapté à leur niveau de risque", a souligné la ministre. De son côté, Frédéric De Bels, responsable du département dépistage de l’Institut National du cancer (INCa) a expliqué qu’"auparavant, le dépistage ciblait les femmes présentant des risques standards de développer un cancer du sein, à savoir celles âgées de 50 à 74 ans. Désormais, il s’agit d’inclure dans le dispositif de dépistage les femmes qui présentent les risques plus élevés".
Sachant que les plus de 50 ans sont les plus touchés par le cancer du sein, "20% des femmes ont des risques aggravés d’avoir un cancer avant 50 ans", a déclaré Agnès Buzyn, présidente de l’INCa, en précisant que ces femmes devaient se faire dépister "plus souvent". Par ailleurs, le Dr Brigitte Seradour, ancienne présidente de la Société française de sénologie et de pathologie mammaire (SFSPM) et chargée du programme de dépistage national jusqu’en 2010 argue : "chez les femmes de moins de 40 ans, le cancer du sein est plus évolutif." Et de poursuivre que cela concerne notamment "les femmes qui ont des antécédents familiaux ou des prédispositions génétiques et généralement, plus les patientes atteintes sont jeunes, plus le cancer est agressif". Ce qui requiert un suivi régulier et de qualité.
D’après Frédéric De Bels, la première étape est de réclamer "une consultation oncogénétique, pour déterminer leur pourcentage de risques de développer un cancer du sein" pour ces femmes à haut risque. Avec ce test, il est plus facile de détecter si une femme est porteuse d’une mutation très rare du gène BRCA1, qui accroît de 85% le risque d’être atteint par un cancer du sein. Pour les femmes concernées, "le suivi peut démarrer dès l’âge de 30 ans, avec un contrôle annuel", a indiqué Frédéric De Bels.
Pour pouvoir assurer la prise en charge des femmes à risques, il faut d’abord passer par "une meilleure sensibilisation des professionnels de santé, le développement des consultations d’oncogénétique mais également le recours à des examens comme les IRM, moins irradiants que les mammographies" comme le précise Agnès Buzyn. Quant à elle, Brigitte Seradour a souligné que "les médecins traitants et les gynécologues doivent être associés au suivi de ces femmes, participer au processus de dépistage précoce". Ce qui a été approuvé par Frédéric De Bels qui dit : "ils doivent les orienter vers le programme de suivi, en appui avec les structures de dépistage".
Les chiffres annoncent que le cancer du sein est le plus fréquent avec 48 800 nouveaux cas et il est le premier responsable de la mortalité féminine, avec 11 886 décès en 2012. Tout au long du mois d’octobre, entrant dans le cadre de l’opération Octobre rose, la Radio curie mise en place par l’Institut Curie abordera cinq grandes thématiques autour des cancers du sein. Du 1er au 31 octobre, vous pourrez vous renseigner sur les thèmes suivants : soins et l’accompagnement, cancer et bien-être, cancer et travail, les progrès d’aujourd’hui et de demain, vivre après un cancer.