Interviewé par le JDD dimanche, Danny Boon, l’acteur français victime d’antisémitisme après sa conversion au judaïsme a confié qu’il est déjà "rodé" en matière de racisme.
Alors qu’il poursuit le tournage du dernier film d’Yvan Attal, une comédie sur les clichés juifs, Danny Boon a accordé une interview au Journal du Dimanche.
Insultes et menaces
Dany Boon s’est converti au judaïsme après avoir épousé le mannequin Yaël Harris, en décembre 2003. Sa conversion au judaïsme lui a valu de nombreuses insultes et des menaces anonymes, une situation qui a commencé il y a 13 ans et qui continue encore aujourd’hui, a confié l’acteur de 49 ans. Racontant ses mésaventures, le comédien français a évoqué les propos de cette journaliste qui lui lançait : "maintenant que vous êtes juif, vous êtes riche." Des injures auxquelles il a répondu en rassurant : "j’étais riche quand j’étais catholique et il existe aussi des juifs pauvres."
Le rire comme forme de réparation
Mais les préjugés remontent bien longtemps avant son mariage. "Je suis rodé en matière de racisme. Dès mon enfance, j’ai connu le rejet avec un père kabyle musulman laïc et une mère catholique", a déclaré comme le comédien père de trois enfants. L’acteur français a d’ailleurs confié être le témoin de racisme contre les Kabyles de la part des Algériens. Danny Boon a également été victime d’exclusion de sa famille maternelle qui considérait son père comme un Arabe. Comme le cite l’acteur au JDD, "j’étais une minorité dans ma propre famille, où l’on vivait une forme d’exil intérieur". Toutefois, n’étant pas aussi costaud que son père boxeur, il a misé sur le rire comme forme de réparation.
Le climat tendu en France
Évoquant le climat tendu en France, six mois après la manifestation du 11 janvier, Danny Boon a indiqué que le "problème demeure mais il est identifié". Pour l’acteur français, le problème connaît une envergure mondiale mais il reste minoritaire en France. Toutefois, le comédien reconnaît que l’un des problèmes de la France, c’est que chaque communauté "se sent stigmatisée, parfois à raison".