Le polémiste sera jugé pour avoir écrit sur Facebook qu’il se sentait "Charlie Coulibaly". Il a été placé en garde à vue hier.
Dieudonné faisait référence à l’un des auteurs des attentats meurtriers de Paris, rappelle le site huffingtonpost.fr aujourd’hui. Depuis l’attaque contre la rédaction de Charlie Hebdo, des peines de prison ferme ont été prononcées la semaine dernière. Cinquante quatre procédures ont été ouvertes pour ce délit d’apologie du terrorisme ainsi que pour "menaces d’actions terroristes", a annoncé la Chancellerie.
Le parquet de Paris a décidé de convoquer Dieudonné aujourd’hui à l’issue de sa garde à vue. Selon son avocat, Me Sanjay Mirabeau, l’audience aura lieu le 4 février. L’enquête avait été ouverte lundi, au lendemain de la mise en ligne de son message, ensuite supprimé sur Facebook.
Hier matin, toujours sur sa page Facebook, l’équipe de Dieudonné a posté quelques photos de policiers venant le chercher. Il ne s’était pas rendu à une convocation, les enquêteurs se sont rendus à son domicile. "Nous sommes dans le pays de la liberté d’expression ? Le gouvernement vient d’en fournir la démonstration", a ironisé un autre avocat de Dieudonné, Me David de Stefano.
Le message de Dieudonné avait été diffusé alors que des millions de Français rendaient hommage aux 17 victimes des attentats contre Charlie Hebdo, des policiers et des juifs. Il assurait avoir participé à la marche, mais la tournait en dérision en la qualifiant d’"instant magique égal au Big Bang qui créa l’Univers".
"Sachez que ce soir, en ce qui me concerne, je me sens Charlie Coulibaly", ajoutait-il, associant le slogan de soutien au journal satirique, "Je suis Charlie", au nom d’Amédy Coulibaly, le preneur d’otages qui a tué quatre juifs vendredi.
Dieudonné "a le sentiment qu’on le traite comme un terroriste et c’est pour ça qu’il a accolé les deux noms", a déclaré Me Mirabeau, alors que ses admirateurs ont dénoncé sur Facebook une "liberté d’expression sélective".
Déjà condamné pour propos antisémites, le polémiste a par ailleurs rendez-vous aujourd’hui au palais de justice de Paris, poursuivi au civil par des associations. En cause, une vidéo de 2010 dans laquelle il mettait en cause "la puissance du lobby juif" et appelait à la libération de Youssouf Fofana, l’assassin d’Ilan Halimi, jeune juif séquestré, torturé et tué en 2006. Il a été relaxé sur le plan pénal.
Vendredi, un jugement sera rendu dans le dossier où Dieudonné est soupçonné d’avoir fait un appel aux dons pour payer ses amendes. En septembre, le parquet avait ouvert une autre enquête pour apologie du terrorisme pour une vidéo dans laquelle il ironisait sur la décapitation du journaliste James Foley par l’organisation État islamique.