Après le verdict sorti en octobre dernier accusant Oscar Pistorius d’homicide involontaire, le parquet sud-africain a ouvert ce mardi la voie à une révision de son procès.
Le parquet sud-africain, n’ayant pas approuvé la sentence infligée à Oscar Pistorius, le champion paralympique ayant abattu sa petite amie en 2013, a déposé un appel ce mardi. "Nous annonçons aujourd’hui que le parquet national a interjeté appel à la fois du verdict et de la sentence", a déclaré son porte-parole Nathi Mncube, dans un communiqué rapporté par lexpress.fr. Le champion handisport sud-africain qui a commencé à purger sa peine en octobre a été condamné à cinq ans de prison, à l’issue de huit mois d’un procès fleuve.
Oscar Pistorius, aujourd’hui âgé de 27 ans, a échappé au verdict de meurtre, passible de la perpétuité. Le verdict final qualifiant son acte d’"homicide involontaire" a provoqué une vague de critiques lancées à l’encontre de la juge Thokozile Masipa et de nombreux juristes en Afrique du Sud sont encore plongés dans l’incompréhension totale. De son côté, le ministère public, avec un énorme souci de fixer la jurisprudence, n’a pas dévoilé les arguments de droit soulevés pour attaquer le jugement en appel.
Dans son communiqué, M. Mncube a uniquement annoncé que "l’appel du verdict est fondé sur un point de droit" en précisant que les arguments du parquet étaient déjà transmis à la justice et étaient, dès lors, "frappés du sceau du secret de l’instruction." Les juristes estiment que si la juge avait des raisons valables d’écarter la préméditation, personne n’arrive à comprendre les raisons pour lesquelles elle a dédouané Pistorius de toute intention homicide en ne retenant que la négligence. Notons que Pistorius qui a toujours contesté avoir délibérément tiré sur sa petite amie déclare qu’il s’est crû victime d’un cambriolage.
A l’heure actuelle, il convient de savoir si l’accusé, au moment de tirer était conscient qu’il pouvait tuer sa cible. Si la réponse est "oui", alors le verdict du juge aurait dû être celui d’un meurtre. Cependant, dans ses attendus, la juge a elle-même considéré que Pistorius "savait que les toilettes étaient un espace réduit et qu’il n’y avait aucun moyen de s’échapper pour la personne derrière la porte", comme si elle se contredisait elle-même.