Au cœur d’un scandale d’agressions et de harcèlement sexuel, plusieurs dirigeants de l’éditeur de jeux vidéo français "Ubisoft" ont démissionné.
Ubisoft a annoncé, dans la nuit de samedi à dimanche 12 juillet, un remaniement de sa direction, dont le chef de l’unité canadienne ou encore la DRH. "Le numéro deux Serge Hascoët a choisi de démissionner de son poste de ’Chief creative officer’, avec effet immédiat. Ce rôle sera assumé dans l’intérim par Yves Guillemot, PDG d’Ubisoft", a souligné l’entreprise.
Ces départs surviennent à la suite de plusieurs accusations d’agressions et de harcèlement sexuel. D’ailleurs, l’entreprise avait annoncé, le 26 juin dernier, enquêter sur ces allégations qui visent des cadres de plusieurs pays. L’éditeur de jeux vidéo français a, dans la foulée, promis des changements conséquents dans sa culture d’entreprise, relate RTL.
Dans le communiqué, le PDG d’Ubisoft a regretté que l’entreprise n’ait pas pu garantir un environnement de travail sûr et inclusif à ses collaborateurs. "Ce n’est pas acceptable. Tout comportement toxique est en opposition totale avec les valeurs avec lesquelles je n’ai jamais transigé et avec lesquelles je ne transigerai pas", a-t-il affirmé.
Le dirigeant va personnellement superviser la refonte complète du mode de collaboration de ses équipes créatives, note RTL. "Yannis Mallat, dirigeant des studios canadiens d’Ubisoft, quitte ses fonctions et la Société avec effet immédiat. Les récentes allégations, apparues au Canada à l’encontre de nombreux salariés, ne lui permettent pas de continuer à assurer ses responsabilités", a détaillé l’entreprise.
Par ailleurs, Ubisoft nommera un nouveau responsable monde des ressources humaines pour remplacer Cécile Cornet. Cette dernière a aussi pris la décision de démissionner dans l’intérêt de l’unité du groupe.
Un tract en ligne a été lancé par la section syndicale Solidaires Informatique d’Ubisoft. Il reprend des témoignages d’employés. Les accusations d’agression et de harcèlement sexuel visent des cadres des studios de plusieurs pays et villes, dont aux États-Unis, au Brésil, au Canada (Montréal et Toronto) ou encore en Bulgarie.
"J’attends de tous les managers du Groupe qu’ils accompagnent leurs équipes avec le plus grand respect (…) avec comme ligne de conduite ce qui est le mieux pour Ubisoft et tous ses collaborateurs", a conclu M. Guillemot, le PDG.
Lors de son exercice décalé 2019-2020, l’éditeur de jeux vidéo français a subi une perte nette de 126 millions d’euros. Cette perte est due à une dépréciation d’actifs dans le jeu mobile.
>>> A lire aussi : Jeu vidéo : l’éditeur Electronic Arts (EA) révèle ses nouveaux ‘bébés’