La situation des enfants victimes de violence s’est empirée pendant le confinement. En collaboration avec l’agence Havas, l’association l’Enfant bleu a créé un personnage sur Fortnite pour leur venir en aide.
Avec l’instauration du confinement, la situation des enfants maltraités est devenue de plus en plus difficile. Effectivement, ils étaient coupés des ’adultes protecteurs’, les personnes à qui ils pouvaient se confier ou qui pouvaient repérer le problème pour chaque enfant.
Pour leur venir en aide, l’association l’Enfant bleu a créé un personnage éponyme sur le jeux-vidéo en ligne Fortnite, selon Europe 1. Ainsi, les jeunes joueurs victimes de violences ont pu se confier directement aux écoutants de l’association mobilisés derrière l’avatar.
"Il était essentiel de trouver un autre moyen à leur disposition pour qu’ils puissent alerter", rappelle Laura Morin, présidente de l’Enfant bleu. Selon elle, l’avatar est directement intégré dans le jeu-vidéo, avec des caractéristiques propres reconnaissables. Elle a aussi expliqué qu’il a un physique et des accessoires particuliers. "Parce qu’on ne voulait pas que les enfants puissent se tromper ou que des personnes mal intentionnées puissent créer un personnage ressemblant", a-t-elle détaillé.
Pour ne pas attirer l’attention des adultes et pour faire connaître l’avatar, l’association a pu compter sur Prism Gang, une agence de joueurs influents auprès des jeunes. Le directeur de l’agence, Charles Bruet a expliqué qu’il était important de faire connaître ce personnage auprès d’un maximum de jeunes, qu’ils comprennent comment l’utiliser s’ils sont victimes de maltraitances. "Tout est fait pour que le jeune puisse communiquer directement à l’intérieur du jeu, de façon la plus discrète possible", a-t-il signifié.
Selon Laura Morin, cette expérience a été "très encourageante", car 1 200 enfants ont ajouté le personnage de l’Enfant Bleu en ami, en un mois. Cette situation a permis 30 % d’échanges réels avec des mineurs en difficulté.
Pour ce faire, les conversations ont été organisées selon des grilles de questions, élaborées par les juristes et les psychologues de l’association. Le but était de recueillir plus d’informations pour repérer l’enfant, déterminer sa problématique afin de pouvoir signaler son cas aux services aptes à le protéger, si besoin est.
Pour améliorer et de généraliser le dispositif, l’association va animer un groupe de travail à la rentrée. Des policiers, des magistrats, mais également le secrétariat d’Etat à la Protection de l’enfance et des éditeurs de jeux-vidéo seront conviés.
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