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15 litres de cidres par jour et du Mozart toute la journée, voilà la recette de François-Xavier Craquelin, éleveur à Villequier, pour ses têtes bovines.
L’éleveur livre aux meilleurs tables, comme au Fouquet’s du Paris. Sa spécialité ? Les « bœufs normands cidrés » qu’il élève d’une manière assez particulière. Dans Ouest-France, François-Xavier Craquelin relate d’ailleurs sa technique, « le matin, la symphonie 41, « Jupiter » de Mozart, le week-end, je leur mets du jazz. La musique semble les apaiser ». A part la musique, le troupeau boit du cidre tous les jours. Un seau de 15 litres soit donc 1 500 litres ingurgités avant d’aller à l’abattoir. « Le cidre permet de répandre le gras dans le muscle et d’en améliorer le persillé, autrement dit le fondant », maintient l’éleveur.
Habitant dans la petite commune de Seine-Maritime, l’éleveur a su bousculer, à son grand avantage, les codes traditionnels de l’élevage. Ses bœufs, de beaux spécimens normands, sont chouchoutés au plus haut point. Presque sans exception, tous affichent une tonne sur la balance. L’éleveur est très patient, il lui faut environ 40 mois pour obtenir un boeuf de 550 kg de carcasse. Huit mois dans l’année, les animaux vont et viennent à leur guise dans les 40 ha de prairies. L’hiver, ils reçoivent une proportion de luzerne, de pois, de féverole, de lin et de betterave récoltés à la ferme, sur les 120 ha dédiés aux grandes cultures.
François-Xavier Craquelin s’y connaît en viande bovine haut de gamme. Pour son fameux bœuf cidré, il prépare à l’avance « douze des trente bêtes abattus cette année. » « J’ai la conviction que c’est une race à viande d’exception », affirme l’éleveur qui vend toute sa production aux restaurateurs et à des collectivités locales.