Face à l’impact des filtres beauté sur l’estime de soi des adolescents, le réseau social chinois a décidé de supprimer ces fonctionnalités pour les mineurs d’ici à la fin de l’année 2024.
L’application dédiée aux courtes vidéos, très populaire auprès des adolescents, a présenté de nouvelles restrictions pour mieux protéger ses plus jeunes utilisateurs.
À partir de la fin de l’année, les moins de 18 ans ne pourront plus modifier artificiellement leur apparence sur la plateforme. Les visages lissés, les lèvres pulpeuses et les yeux agrandis sont bannis pour les mineurs. Cette décision fait écho à une étude interne montrant que ces filtres peuvent nuire au bien-être mental des jeunes, en particulier des adolescentes. Nikki Soo, responsable des politiques publiques chez TikTok Europe, a souligné la nécessité d’imposer ces « garde-fous » pour limiter les effets néfastes des filtres. « Certains filtres modifiant l’apparence des utilisateurs peuvent avoir un impact sur le bien-être des adolescents. », a indiqué la responsable.
Pour remédier à ce problème, TikTok a mis en place un système de catégorisation des filtres en fonction de l’âge des utilisateurs. Seuls les adultes pourront ainsi utiliser les retouches beauté, et un message d’avertissement sera affiché pour rappeler que ces effets ne doivent pas influencer l’estime de soi.
Si les filtres beauté disparaissent pour les mineurs, la plateforme conserve des options ludiques, comme les filtres de bande dessinée ou les ajouts d’accessoires virtuels.
Parallèlement à cette mesure, TikTok durcit ses règles d’inscription. À partir de l’été prochain, les systèmes de vérification d’âge seront renforcés pour empêcher les moins de 13 ans de créer un compte. Bien que cette mesure soit louable, il reste difficile d’empêcher totalement les jeunes enfants de contourner ces restrictions. Une mesure nécessaire, car selon un rapport de l’Ofcom, entre juin 2022 et mars 2023, environ 1 % des comptes actifs au Royaume-Uni ont été supprimés pour non-respect de cette limite.
Ces ajustements s’inscrivent dans un contexte de pressions juridiques accrues. Aux États-Unis, les écoles publiques de Seattle ont poursuivi plusieurs réseaux sociaux, dont TikTok, pour leur impact sur la santé mentale des jeunes. En France, sept familles ont porté plainte contre TikTok, accusant l’application d’encourager des comportements dangereux.