LODI Franck/SIPA
Edin Jusupovic, chercheur australien en cybersécurité, affirme avoir "remarqué une anomalie structurelle" après avoir regardé les codes intégrés à un fichier téléchargé (image) sur Facebook. Que cachent ces mystérieuses lignes cryptées ?
Après le scandale de Cambridge Analytica, Facebook fait de nouveau parler de lui en termes de protection de la vie privée de ses utilisateurs. Edin Jusupovic, chercheur australien en cybersécurité a récemment fait une révélation dans un tweet. Il affirme avoir "remarqué une anomalie structurelle" en regardant les codes intégrés à un fichier téléchargé (image) sur le réseau social. L’expert a noté que ce chiffrage contenait "Une instruction spéciale IPTC" ou International Press Telecommunications Council. Avec les filigranes qu’il a dénichés, Edin Jusupovic est parvenu à la conclusion selon laquelle Facebook "intègre des données de suivi dans les photos que vous téléchargez " à un "niveau choquant". En effet, ce code secret lui permet de "suivre les photos en dehors de sa propre plate-forme avec un niveau de précision dérangeant", rapporte Ouest-France.
D’après le magazine Forbes, ce code permet avant tout de retrouver le propriétaire légal d’une image. Il ouvre également la porte à la résolution des violations du droit d’auteur tout en fournissant de meilleurs services aux utilisateurs. Le réseau social s’en sert aussi pour mieux cibler les publicités proposées à l’utilisateur et dans la foulée, faire le lien entre plusieurs internautes. De son côté, un analyste interprète cette méthode de codage comme un moyen pour Facebook d’identifier une image vue auparavant. Ce qui constitue un excellent moyen de mieux connaître les interactions, voire les points communs entre deux ou plusieurs utilisateurs, a-t-il noté.
Interrogé par L’Express, Facebook nie en partie ces accusations. "Le code surligné est utilisé pour améliorer le chargement des images sur les appareils mobiles et n’est pas connecté à la personne qui télécharge la photo ou à la personne qui la regarde", a confié un porte-parole de l’entreprise américaine. "Nous injectons également des codes qui font partie d’outils développés par nos équipes de sécurité et de sûreté pour nous aider à détecter les abus, comme l’usurpation d’identité", a-t-il ajouté.
A lire aussi : Vidéos truquées "Deepfake" : Facebook réfléchit à une politique spécifique
#facebook is embedding tracking data inside photos you download.
I noticed a structural abnormality when looking at a hex dump of an image file from an unknown origin only to discover it contained what I now understand is an IPTC special instruction. Shocking level of tracking.. pic.twitter.com/WC1u7Zh5gN— Edin Jusupovic (@oasace) 11 juillet 2019