L’application de rencontres gays a partagé ces informations censées être confidentielles avec d’autres entreprises. Pour sa défense, Grindr a déclaré que les usagers étaient libres d’indiquer ce statut VIH et donc que la vigilance leur incombait.
"En tant qu’entreprise au service de la communauté LGBTQ [lesbiennes, gay, bi, trans et queer], nous comprenons à quel point la révélation d’un statut VIH peut être un sujet sensible", a déclaré Scott Chen, un des responsables de Grindr. En effet, l’application de rencontres gays est actuellement pointée du doigt pour avoir partagé les données personnelles de ses utilisateurs, notamment leur statut VIH. Les révélations ont été faites par le site américain ’Buzzfeed’.
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Dans un communiqué de défense, le site de rencontres avait expliqué que le partage de ces données était "standard". Grindr travaillerait avec Apptimize et Localytics, en charge des tests sur le site. À ce titre, ces entreprises recevraient des données privées d’utilisateurs. L’application de rencontres gays a toutefois précisé que ces informations sont "soumises à des clauses contractuelles strictes" de confidentialité. Scott Chen a notamment souligné que les utilisateurs avaient libres choix de partager leur statut VIH ou non sur le site. "Des milliers d’entreprises ont recours au service de ces plateformes respectées. Il s’agit de pratiques habituelles dans le milieu des applications mobiles. Aucune information appartenant à un utilisateur n’est vendue à des entreprises tierces. Nous payons ces éditeurs de logiciels pour utiliser leur service", a expliqué le directeur technique de Grindr à ’BuzzFeed’.
Si les intentions sont bonnes, c’est la vulnérabilité des données privées des utilisateurs de Grindr qui fait parler. Même si l’application de rencontres gays n’a jamais fait l’objet d’un piratage informatique quelconque, l’accessibilité des données par plusieurs sociétés les rend plus vulnérables. Afin d’arrêter la polémique qui a commencé à enfler, Grindr a finalement annoncé l’arrêt du partage d’informations aux autres entreprises. "Grindr n’a jamais vendu et ne vendra jamais d’informations personnelles identifiables - en particulier les données relatives au statut VIH ou à la dernière date de test - à des tierces parties ou à des annonceurs", a déclaré Scott Chen.
De son côté, l’association de défense des droits numériques Electric Frontier Foundation a jugé "décevante" la réponse de Grindr. Un internaute a même qualifié le partage de données par Grindr comme une trahison envers la communauté LGBT. "La confidentialité, ce n’est pas juste les numéros de cartes de crédit et les mots de passe. Partager des informations sensibles comme celles-ci peuvent mettre les Américains LGBT en danger", a pour sa part réagi sur Twitter le sénateur américain Ed Markey.
L’application de rencontres gays Grindr est gratuite. Fondée en 2009, elle se qualifie de "plus grand réseau mondial de rencontres pour hommes gays". Le site a été le premier à utiliser la technologie de la géolocalisation sur smartphone. Actuellement, le groupe américain compterait 3,6 millions d’usagers actifs quotidiens.
Source : Europe 1, 20 Minutes