Les ’cancers primitifs inconnus’ concernent environ 7 000 personnes par an. Indécelables, ils sont extrêmement mortels puisque les médecins ne peuvent pas mettre en place des traitements précis.
Sarah Watson est une médecin qui travaille pour l’Institut Curie. Elle explique dans Le Parisien que "la médiane de survie au moment du diagnostic [est] de six à dix mois" pour les cancers primitifs inconnus. Ensuite, ils sont soignés avec des chimiothérapies à large spectre, des traitements très lourds avec, malheureusement, un taux de réponse de moins de 20 %.
Avec son équipe, la docteure Sarah Watson a mis au point un outil d’intelligence artificielle pour repérer ces cancers primitifs. En marge de l’entraînement de l’algorithme, la machine a, dans un premier lieu, analysé une base de données de 20 000 profils ARN qui ont subi des tumeurs à des endroits différents de leur corps. Comme le relaie le média Konbini, dans 98 % des cas, l’algorithme décelait un cancer connu plus vite que le cerveau humain. "En quelques minutes", selon la Dr Watson.
> À lire aussi : Dans un village virtuel, des IA imitent les humains
Le logiciel a ensuite analysé l’ARN d’un trentenaire dont le corps était rempli de métastases aux origines inconnues. L’IA a estimé qu’il y avait "95 % de probabilité" qu’il s’agissait d’une tumeur primitive aux reins. Et elle avait raison. Ensuite à titre expérimental, l’outil a été utilisé sur 150 patients. L’un d’eux, Wilfrid, s’est également vu diagnostiquer une tumeur aux reins.
Il raconte : "l’ordinateur a déduit à 90 % que mon cancer venait du rein. Il a été très fort, car mes reins, déjà passés au crible, ne présentent aucune marque de cancer. C’est comme un fantôme qui serait passé sans laisser de traces". Depuis, il est en chimiothérapie localisée.
La docteure Sarah Watson a indiqué que 60 % des malades diagnostiqués par l’IA sont encore vivants dix mois après.
> Nos articles high-tech sur LINFO.re