#Balancetonvoleur, c’est le nouveau hashtag tendance du moment. Une pratique venue des Etats-Unis pour dénoncer un malfaiteur dans le but de le nuire… Une procédure illégale !
Aux Etats-Unis ce phénomène s’appelle "doxing". Il s’agit de diffuser l’identité ou la photo de quelqu’un sur Internet dans le but de le dénoncer ou de le retrouver après avoir compilé des informations sur lui. Une nouvelle tendance qui fascine les internautes. Avec tous les abus qui s’ensuivent.
En France, le phénomène est particulièrement utilisé pour mettre à nu les cambrioleurs. Comme le cas cité par Le Parisien. Excédé par une intrusion à son domicile, un habitant de Seine-et-Marne, a popularisé le voleur en publiant chaque jour une nouvelle photo de lui. Cet habitant l’assure : ce post n’était qu’"un cri de colère" destiné à interpeller l’auteur du cambriolage. "Je n’ai aucune volonté de vengeance ou de haine", affirme-t-il. Dans les heures qui suivent la publication du post le 1er janvier 2018, son contenu est partagé près de 30 000 fois. Eric commence à recevoir des messages et des demandes d’amis d’inconnus. Dépassé par l’ampleur des évènements, il supprime la publication moins de cinq heures après l’avoir écrite, espérant ainsi arrêter la machine virtuelle. Celle-ci va pourtant s’accélérer à ses dépens.
>>>Un cambrioleur "victime" de #balancetonvoleur
Le Parisien a contacté des policiers pour en savoir plus sur cette nouvelle forme de dénonciation. Ces derniers parlent de justice sauvage et précisent qu’il pourrait y avoir des dérapages. En France, les forces de l’ordre ne peuvent lancer un appel à témoins sans l’autorisation du parquet. "Un citoyen n’est pas soumis aux mêmes règles, mais j’estime que tout ce qui consiste à jeter des gens en pâture est une rupture du contrat social", s’inquiète un commissaire. A ses yeux, le doxing est à double tranchant. "D’un côté, on peut se dire que cela peut aider la police et qu’il suffit de nous appeler pour qu’on arrête les voleurs. Mais il y a un risque d’erreur. Cela pourrait aussi conduire les gens à se faire justice eux-mêmes ce qui n’est pas acceptable dans une démocratie". Le risque de dérive, de la négation de la présomption d’innocence à l’erreur sur la personne, est donc avéré.