Il ne s’agit pas d’une nouvelle tendance mais d’une nouvelle matière assez étrange pour fabriquer les prochaines collections de vêtements et d’accessoires. Une étudiante a en effet eu la brillante idée de créer du "cuir humain" grâce à l’ADN du célèbre styliste Alexander McQueen, décédé en 2010.
"L’humain pur", c’est la ligne dessinée par Tina Gorjanc, récemment diplômée de l’école de mode Central Saint Martins de Londres. Pour son projet de fin d’étude, elle a lancé une collection à partir d’un cuir fabriqué avec l’ADN de l’illustre couturier britannique Alexander McQueen. Une ligne de cuir conceptuel…
L’audacieux Alexander McQueen est considéré par beaucoup comme une légende de la mode. Et il semblerait que même après sa mort, son empreinte reste indélébile. Pour réaliser son projet "cuir humain", l’étudiante a utilisé une mèche de cheveux que McQueen avait accrochée aux étiquettes de certaines de ses pièces pour sa première collection (Jack l’éventreur). "Un agent biologique est appliqué sur les cheveux sous forme liquide pour en extraire certaines informations génétiques. Vous utilisez ces informations pour élaborer un tissu ayant la structure et la couleur exactes de la matière d’origine, dans ce cas précis, la peau de McQueen", explique Tina Gorjanc au Telegraph.
"La peau conçue en laboratoire ne ressemble pas à de la peau humaine parce que nous utilisons seulement les deux premières couches qui composent cette matière. La technique utilisée pour cultiver les cellules qui constitueront le cuir est la même que celle utilisée pour des cuirs d’animaux. Le produit final ressemble à n’importe quel cuir", précise-t-elle. A un détail près, la créatrice dévoile que le "cuir humain" peut prendre des coups de soleil : "Exposé au soleil, le cuir humain peut être endommagé par les rayons UV, étant plus fin et fragile qu’un cuir animal". Elle préconise alors d’utiliser une crème solaire.
#OMG
‘Pure Human’, Tina Gorjanc. Cuero cultivado desde células de piel humana, más en : https://t.co/6kwHsYvlmy pic.twitter.com/lOPlFgB347— Juan Mellen (@juanmellen) 3 juin 2016
En initiant ce projet, l’étudiante souhaite bousculer les consciences. Elle a eu comme objectif de mettre en lumière "le vide juridique entourant la protection des informations biologiques". La jeune femme a expliqué qu’il est possible "d’extraire les informations génétiques de n’importe qui et de les exploiter pour concevoir un produit et déposer un brevet". Pour autant, Tina Gorjanc ne souhaite pas commercialiser les pièces. "Même les informations génétiques d’un personnage public tel que ce génie de la mode, ne sont pas protégées par une législation, et ce même si ce dernier est décédé. C’est ce que je voulais mettre en évidence", a-t-elle affirmé.
Sur son site, Tina Gorjanc explique que son travail montre "le changement qui s’effectue actuellement dans le monde de l’éthique et de la sécurité par rapport à la peau qui aide la technologie".
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